Matthieu a opté pour l’alternance après son bac. Il revient sur son expérience et partage avec nous comment il l’a choisie, comment il a trouvé son entreprise, et puis ce qu’il a appris et vécu pendant deux ans chez Ladurée.
Matthieu, qu’est-ce-qui a orienté ton choix vers des études en alternance?
J’ai fait une bonne partie de mes études dans un collège public à Meudon, et j’ai eu l’opportunité d’étudier une année en Irlande, durant ma classe de 3ème. J’ai adoré! Quand je suis rentré en France, j’étais quasiment bilingue et j’ai choisi assez naturellement la classe européenne de 2nde. Puis, je me suis orienté en 1ère (anciennement ES). J’ai la fibre commerciale depuis toujours donc le choix s’est fait de lui-même. A partir de ce moment là, je me suis laissé un peu vivre scolairement et j’ai fait beaucoup d’activités extérieures qui m’intéressaient plus que les cours : théatre, vice-président du bureau des élèves, compétition de voile. Je n’étais pas du tout scolaire, et donc l’alternance est le 1er choix qui m’est venu en tête dans mon orientation après le bac.
Tu as choisi une filière courte plutôt que le parcours classique vers une école de commerce. Pourquoi?
Je ne me voyais pas du tout faire une prépa. J’ai besoin de concret dans mes apprentissages et l’IUT répondait à mes besoins. On pense souvent que le DUT est « rabaissant » de par son côté technologique mais en fait pas du tout. Je réalise donc des dossiers de candidature en terminales pour 3 IUT, Descartes, Sceaux, Saint-Denis en ciblant les formations GEA et Techniques de commercialisation qui rentraient dans mon projet d’orientation « Commerce ». Pour mettre toutes les chances de mon côté, j’ai beaucoup travaillé sur mon dossier et en particulier mes lettres de motivation.
Tu es accepté dans les 3 IUT : Descartes, Saint-Denis et Sceaux. Et tu choisis finalement l’IUT de Sceaux. Pourquoi?
J’ai choisi l’IUT de Sceaux car je me suis senti vraiment bien accueilli et orienté. J’ai aussi opté pour un DUT en Techniques de Commercialisation car j’ai besoin du contact avec les gens. Il me restait tout de même à trouver une entreprise pour pouvoir intégrer définitivement la formation en Alternance.
Raconte nous ta démarche pour trouver ton entreprise et l’énergie que tu as mise pour te débrouiller seul car en fait c’est à vous de trouver votre entreprise.
Effectivement, l’IUT peut nous proposer quelques entreprises partenaires mais dans les faits, c’est à nous de nous débrouiller pour trouver l’entreprise. J’ai passé un été complet à envoyer des CV à toutes les entreprises que j’avais ciblées. J’ai aussi fait appel à mon réseau pour leur parler de mon projet. Il y a une sélection très forte sur les dossiers avant même un potentiel entretien.
N’ayant rien à la rentrée, j’ai commencé mes deux premières semaines de cours sans alternance. Début septembre, la maison Ladurée m’a contacté. L’ entretien s’est très bien passé puis j’ai été pris. Finalement travailler dans le luxe me correspondait complètement. J’ai toujours aimé les belles lignes et je suis quelqu’un de très affable qui va facilement vers les autres mais en même temps très courtois. J’étais à ma place sans aucun doute!
Bravo Matthieu pour ta persévérance qui a finalement payé! Qu’est-ce que tu pourrais donner comme conseils à des étudiants qui recherchent une alternance?
Il faut avoir confiance en ses choix. Il faut se bouger et mette en œuvre toutes les pistes. Il faut savoir utiliser son réseau aussi. Je n’avais pas beaucoup d’expérience donc ce qui a payé en entretien, c’est ma motivation, ma débrouillardise et ma présentation. Je connaissais aussi très bien l’entreprise, son histoire, avant de me présenter en entretien. J’avais bien réfléchi au sens que je donnais au fait de travailler dans le luxe, à quoi cela faisait écho par rapport à mon histoire personnelle. Il faut aussi ne pas avoir d’a priori sur les Ressources Humaines avant de se rendre en entretien. Les images que l’on se fait sur l’entreprise et les RH sont souvent erronées.
Tu as ensuite commencé ton alternance. Comment cela se passait concrètement ?
J’avais 3 jours de cours et 2 jours en entreprise. Rythme assez fatigant puisque je faisais en 3 jours, ce que les autres étudiants faisaient en 5 jours. Je devais être très rigoureux et j’ai du me responsabiliser car les absences en cours comme en entreprise ne sont pas acceptables et peuvent sérieusement nous pénaliser. Nous sommes salariés en entreprise mais également en cours. Il faut vraiment tout de suite rentrer dans le rythme et être totalement présent et opérationnel dans l’entreprise. Il ne faut pas se dire qu’on choisit l’alternance pour l’argent car le salaire est modeste. J’étais considéré dans l’entreprise comme un salarié à part entière.
Raconte nous ton expérience chez Ladurée. Qu’est-ce que tu en as tiré?
J’étais dans le département export de la maison, qui avait en charge la gestion d’une trentaine de pays. J’étais en charge de créer, répertorier et envoyer un grand nombre de fiches techniques permettant d’aider nos partenaires étrangers dans la bonne tenue de leur enseigne. J’ai énormément appris. Je faisais un travail concret, c’est important pour moi. Durant les 4 premiers mois, j’ai beaucoup observé. J’étais amené à faire des taches fastidieuses mais je les faisais avec plaisir car j’avais envie de contribuer au développement de l’entreprise et surtout je me rendais compte que mon travail leur faisait gagner du temps. Mon boss était très exigeant mais je me suis rapidement senti valorisé dans mon travail. Ils ont vu que je travaillais bien, j’en redemandais même, et ils m’ont fait confiance. La dernière année, j’ai eu plus de responsabilités et j’étais beaucoup plus autonome.
Et qu’as-tu fait après ton alternance ?
J’ai souhaité poursuivre dans le secteur de l’Hôtellerie et de la Restauration, et j’ai intégré en partie, je pense grâce à mon expérience chez Ladurée, l’école de Management Hôtelier Vatel. Mon seul regret, aucune formation au sein de cette prestigieuse école ne proposait de l’alternance. J’ai du m’éloigner de la pratique mais ai vraiment eu à cœur de garder un pied dans la vie active. Aussi je travaillais une semaine sur deux dans leur restaurant d’application. Je faisais également des extra régulièrement. J’ai dû aussi faire des choix dans ma vie personnelle qui m’ont coûté. Le « plus » cela a été mon stage de 6 mois à l’international, partie intégrante de mon projet.
Avec le recul, quelles sont pour toi les clés pour réussir son alternance ? Que recommanderais tu à des jeunes qui préparent leur orientation et se posent la question de choisir l’alternance ?
D’abord bien choisir son alternance et ne surtout pas faire un choix par défaut. Ce choix doit être raccroché à un projet professionnel.
Après il faut être prêt à travailler beaucoup. Il faut croire au projet de l’entreprise et lui montrer de quoi on est capable. J’ai vraiment essayé de connaitre et de rencontrer les personnes de tous les services de l’entreprise. J’ai réussi à prendre ma place dans l’entreprise et a montré que j’étais une valeur ajoutée pour eux !
Bravo Matthieu, et merci pour ce très beau témoignage qui j’espère sera utile à certains qui sont en recherche ou en questionnement sur l’alternance.
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Oui il faut encourager l’alternance et accompagner les jeunes dans leur projet et leur recherche.
Un retour très intéressant, un cursus certes qui peut être fatiguant mais un véritable tremplin vers l’emploi.
Je vous remercie pour votre commentaire. L’alternance n’est effectivement pas facile et adaptée à tout le monde mais c’est effectivement un bon tremplin vers l’emploi.