Au cours d’une interview qu’il a bien voulue nous accorder le week-end dernier, René nous parle de son métier de directeur d’association. Il nous raconte comment il en est arrivé à exercer cette profession, et toutes les missions qui lui ont été confiées pendant ses années d’exercice. Il a réussi au cours de son parcours à mettre en place le changement qu’il souhaitait dans sa vie et il explique comment il a procédé.
Parlez-nous de votre parcours vers votre métier de directeur d’association
Actuellement en retraite, j’ai commencé mon parcours professionnel en tant que pion dans un collège après avoir arrêté en première année de fac car ce cursus ne me convenait pas. Après un an d’exercice, j’ai passé un concours pour entrer dans un centre de formation pédagogique pour devenir enseignant en primaire. Je suis devenu instituteur pendant quelques années. En parallèle, j’étais moniteur de colonies de vacances, et j’ai passé le BAFD (suite du BAFA) pour devenir responsable. J’ai découvert le secteur du handicap en m’investissant de plus en plus dans les séjours avec des enfants, avec qui j’apprécie beaucoup de travailler. Ensuite, au fil du temps, j’ai commencé à travailler avec des adultes en situation de handicap.
J’ai ensuite répondu à une annonce de l’association EPAL proposant d’organiser des séjours pour des personnes en situation de handicap. J’y voyais l’occasion de faire de ma passion un métier. Quelques années plus tard, le responsable professionnel en charge a quitté son poste. On m’a proposé de prendre sa suite. J’ai commencé tout d’abord par continuer l’organisation des séjours puis j’ y ai rajouté l’animation d’équipe. L’association a grandi et je suis devenu le directeur. J’ai donc quitté les séjours pour me consacrer à mon poste de gestion générale et au développement de l’association, qui est passée de 5 à 150 employés au cours de ma carrière.
J’ai eu la chance de répondre à mes envies, d’être allé là où j’avais envie d’aller, de faire ce que je voulais faire. Mais aussi de trouver le créneau permettant de rebondir quand j’avais besoin de changement.
Qu’est-ce qui vous a permis de changer de cap professionnel?
Pour passer d’instituteur à organisateur de séjour, j’ai fait une formation en parallèle de mon emploi. Cela m’a permis de créer un réseau très utile quand l’association s’est ensuite développée. J’ai donc passé le DEFA, Diplôme d’Etat aux Fonctions d’Animation. Ce diplôme correspond maintenant au DEJEPS, Diplôme d’Etat de Jeunesse Education Populaire et du Sport, qui est divisé en 2 parties. Une partie responsable de secteur d’activité et une autre partie de direction d’établissement, d’association, d’organisme.
Je me suis surtout formé tout au long de mon travail. J’ai grandi dans un métier que je ne connaissais pas. Je passais également une journée tous les mois chez un avocat, dans un groupe de travail sur les ressources humaines, avec une collègue, pour me renseigner sur le droit du travail.
Il existe aujourd’hui plus d’études qui permettent de préparer au métier de responsable. Pour moi, cela s’est fait plutôt au fil des rencontres. C’est là qu’on se fait repérer, qu’on accepte de s’engager.
Comment se passaient vos journées en tant que directeur?
Je devais être à l’écoute de tout ce qui avait bougé depuis le jour précédent, faire une revue des e-mails, des actualités internes et externes. Faire aussi un point rapide avec les responsables des secteurs d’activité, ce qui permettait de voir si il y avait des choses à faire en plus dans la journée ou s’ il y a des besoins particuliers, des urgences. Parfois des dossiers importants étaient à rendre, il fallait donc finaliser des projets pour obtenir une subvention ou un contrat.
Je gardais également ma porte ouverte pour les collègues qui avaient besoin d’un conseil, ou d’une information.
Venait ensuite le temps budgétaire, je gérais un budget particulier ou le budget d’ensemble selon les périodes. Je choisissais surtout les orientations à prendre, les choix à faire, tout en travaillant beaucoup avec ma collègue, responsable des finances. J’écrivais des notes, qui devaient convaincre en donnant des explications et en rendant compréhensible les projets.
Une autre partie était celle des Ressources Humaines où il y avait toujours des choses à faire, comme les réunions de Délégués du Personnel, du comité d’entreprise…Quelques réunions téléphoniques ou à l’extérieur pour échanger avec un partenaire, un élu, un administrateur du conseil d’administration ou les administrations faisaient également partie de ma journée.
Il y avait donc du travail sur table, mais aussi du travail avec l’équipe et le contact avec les personnes extérieures. Il fallait aussi trouver du temps pour penser à comment les activités pouvaient évoluer, être en veille pour voir ce qui se faisait dans le monde en général. Pour cela, je lisais attentivement le journal par exemple.
Ce que vous avez le plus aimé dans votre métier et ce qui vous a posé des difficultés?
Tout ne peut pas plaire. On ne peut pas faire seulement ce que l’on apprécie et rejeter tout ce que l’on aime pas à quelqu’un d’autre. Il faut prendre toute la part de la responsabilité, mener toutes les missions, des plus emballantes comme les projets, à celles plus complexes. Pour moi, c’était la partie administrative, qui pouvait sembler mettre des barrières aux projets, à l’ambition, voire même au rêve. Il ne faut finalement pas voir comme cela mais plutôt comme ce qui nous accompagne en nous délimitant le chemin.
Ce que je préférais, c’était les relations, construire un projet avec d’autres, avancer, dépasser les difficultés, croiser les point-de-vues pour trouver ce qui correspond à tous. J’ai même fini par apprécier la partie financière, qui ne m’attirait pas au début !
Avez-vous des conseils pour les jeunes qui veulent suivre un parcours comme le votre ?
Il faut bien bosser, avoir son diplôme. Etre assez fin dans sa recherche de stage. Ne pas prendre un stage par défaut. Se demander ce qu’on a envie d’explorer pour découvrir ce qui accroche notre intérêt. Il faut avoir l’envie de s’investir à fond et pour cela, il faut y croire.
Les stages sont des temps très importants, il faut accepter les paris, réaliser des dossiers si c’est possible.
Mais aussi savoir commencer modestement. Ce sont les expériences qui permettent de gagner des compétences, mais aussi de faire reconnaître ses capacités par ses pairs.
La capacité d’avoir un coup d’avance, accompagner les autres à cheminer, être à l’écoute, tout ça est important. Il faut rester modeste même en poste et écouter, regarder, analyser tranquillement. Savoir écouter tout le monde et faire la synthèse de tous les avis. Ainsi, vous serez accompagnés par votre équipe.
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