Titulaire d’un baccalauréat obtenu à 15 ans et après avoir effectué 3 licences en développement commercial, en sociologie puis en psychologie du travail. Karina est aujourd’hui étudiante en Master 1 Psychologie du Travail, à l’Université Paris Nanterre. Sa détermination et le soutien de ses parents lui ont permis d’aller au bout de ses études, et surtout de trouver sa voie. Elle partage son expérience sur son parcours, et sur la manière dont elle a surmonté les difficultés, quand la motivation n’était plus là. Et nous livre ses conseils pour réussir sa réorientation.
Pourquoi as-tu choisi après le bac de faire une Licence en développement commercial ?
J’ai eu mon bac très tôt, à 15 ans ! Et à 15 ans on ne sait pas exactement où on va. Moi je ne savais pas encore où je voulais aller. Alors, je me suis laissée orienter par mon père, qui m’a beaucoup conseillé notamment, pour les écoles de commerce, puisque c’était plus pratique pour l’insertion professionnelle. Je trouve que 15 ans c’est très jeune pour décider de son avenir. On ne se pose pas forcément les bonnes questions à cet âge. Moi personnellement, je m’en suis posée aucune. Peut-être que je voulais faire quelque chose mais je n’y accordais pas un réel intérêt. Mon père savait ce qu’il voulait pour moi donc je me suis laissée convaincre. Et j’ai donc fait une école de commerce.
Où as-tu fait ta Licence et comment ça s’est passé pour toi?
J’ai commencé ma première année de Licence en commerce au CNAM (Conservatoire national des arts et des métiers), et tout se passait bien. Je n’ai pas eu de difficultés pour suivre mes cours. Mais c’était très théorique. On nous présentait les matières que l’on allait aborder dans les prochaines années. On avait par exemple l’introduction au droit, à la gestion, à l’informatique.
Je suivais mes cours au CNAM, à la Réunion, à distance. Donc j’avais certains professeurs qui étaient en Normandie, certains à la Réunion, d’autre à Paris, tout se faisait en visio-conférence. Sauf pour certaines matières qui étaient dispensés sur place. Pour moi c’était totalement nouveau par rapport au lycée. C’était un milieu où j’avais beaucoup de liberté comme c’était à distance, j’ai dû vite m’adapter.
Pourquoi as-tu choisi de te réorienter en psychologie du travail ?
Après une année de commerce où je m’en sortais vraiment bien dans les matières, je me suis beaucoup remise en question car j’avais le sentiment que je n’étais pas à ma place. J’apprenais des choses qui ne me stimulaient pas, le droit, le marketing. Et je ne me voyais pas m’orienter dans ces domaines toute ma vie.
En me posant des questions sur moi-même et ce que je voulais vraiment, je me suis naturellement tournée vers la psychologie. J’aime beaucoup les relations sociales. Et je me suis dit que c’est quelque chose que je devais exploiter.
J’ai étudié la psychologie au CNAM. Ils proposaient également une spécialisation en psychologie du travail. J’ai annoncé à mes parents que j’arrêtais le commerce et que je m’orientais dans la psychologie. Mon père était inquiet pour moi, il avait peur mais il ne m’a pas dissuadé dans mon choix. De plus, mes parents m’ont toujours soutenue jusqu’à maintenant dans tous les choix que j’ai pu faire. Je me suis donc réorientée, et je n’ai aucun regret.
Tu aurais pu abandonner la Licence développement commercial, puisque cela ne te plaisait plus. Pourtant tu as poursuivi, comment as-tu trouvé la motivation d’aller au bout ?
Un an après la psychologie, je me suis demandée pourquoi j’ai arrêté le commerce, puisque j’avais du potentiel. J’ai également pensé que mes parents avaient financé mes études, pour mon année de commerce, et je ne souhaitais pas que ce soit de l’argent jeté par la fenêtre. Je ressentais une certaine obligation envers eux. Je souhaitais aussi rassurer mon père afin qu’il sache que même si j’étais en psychologie, je continuais à étudier le commerce comme il le souhaitait. Je voulais vraiment aller au bout de ce que j’avais commencé.
Comment as-tu géré ton temps en étant sur 2 Licences en même temps ?
Ce n’était pas évident car j’étais assez jeune pour faire deux choses à la fois. Il m’a fallu énormément d’auto-discipline, cela a un peu empiété sur ma vie personnelle. Je ne sortais plus trop de chez moi, pendant les premiers mois j’avais vraiment du mal, car je n’avais plus de temps pour moi. Il a fallu que je me crée du temps pour moi et pas juste gérer mon temps. Créer du temps pour moi c’est ce qui m’a paru le plus difficile.
Tu as ensuite poursuivi avec une Licence sciences humaines et sociales mention sociologie, quels bénéfices as-tu aujourd’hui d’avoir 3 licences différentes ?
J’ai une Licence en commerce international, une Licence en psychologie du travail, et une Licence en sociologie que j’ai validée l’année dernière. J’ai donc trois Licences, et je trouve très honnêtement que ça met en valeur mon CV. Cela attire le regard des recruteurs que ce soit pour un travail, un stage, ou encore pour intégrer les Masters. Avoir trois Licences me permet également, d’avoir une approche pluridisciplinaire de toutes les situations. Par exemple si on me présente un cas, je ne vais pas juste l’aborder comme le ferait un psychologue ou un commercial, je l’analyse e le traite sur différents angles.
Souvent les jeunes qui se réorientent ont une impression d’échec, est-ce que tu as pensé cela toi pour toi ?
Pas du tout…C’est plutôt une force pour moi, de m’être réorientée puisque j’ai pu acquérir des compétences, découvrir de nouvelles choses, gagner en expérience. J’ai gagné plusieurs choses que je n’aurais pas découvertes, si je n’avais pas sauté le pas. Pour moi l’échec, ça serait de faire quelque chose que l’on n’aime pas et de rester bloqué là-dessus parce que l’on a peur du changement.
Avoir fait du commerce m’a permis de s’avoir parler de moi et de me mettre en avant, et cela m’aide beaucoup lors des entretiens. La psychologie m’a permis de savoir écouter les gens, et avoir un meilleur relationnel dans tout ce que je fais. Et la sociologie m’a permis d’avoir un recul sur ce qui se passe. Donc cela m’est bénéfique au niveau social mais aussi relationnel.
Que conseillerais tu à des jeunes qui se rendent compte en 1ère année d’études post-bac que leur cursus ne leur plait pas ?
Ne pas avoir peur. On a tendance à se comparer aux autres, quand on est jeune et qu’on voit ses camarades suivre la formation qu’ils souhaitaient jusqu’au bout. C’est normal pour moi de ne pas être dans la bonne direction dès la première fois. Il ne faut donc pas paniquer car c’est une opportunité pour s’ouvrir et mieux connaitre de nouveaux domaines. Il ne faut pas hésiter à se renseigner sur les salons, rencontrer des professionnels ou encore échanger avec des étudiants.
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