Comment les jeunes vont changer le monde?
Le 4 décembre 2015, était organisée dans le cadre de la Cop 21, une conférence à l’Université de la Terre à l’Unesco sur le thème, « comment les jeunes vont changer le monde? ». Cette conférence avait lieu 15 jours après les attentats du 13 novembre.
J’ai trouvé intéressant même à posteriori de partager les moments clés de ce débat, dont le but était de faire émerger des actions pour aider les jeunes à trouver leur place dans le monde d’aujourd’hui, de faire mieux collaborer les générations entre elles mais aussi de mettre en valeur des initiatives intéressantes et des projets innovants portés par et pour les jeunes.
Les intervenants du débat
Ils sont tous entrepreneurs du changement, au contact des jeunes par leur travail et ils s’efforcent au quotidien dans leurs métiers, de changer le monde pour et avec les jeunes, et « d’impacter la société ».
– Olivier Blanc, directeur général de Sam Outillage, une entreprise familiale spécialisée dans la fabrication d’outillages pour le secteur de l’aéronautique.
– Mathieu Dardaillon, initiateur de Ticket for change, un incubateur de talents.
– Emmanuelle Duez, co-fondatrice de l’association Women’up et de the Boson Project.
– Antoine Dulin, ancien directeur général du Mouvement National des Scouts de France et membre du bureau du CESE.
– Dominique Lemaistre, directrice du Mécénat à la Fondation de France..
Les jeunes , leviers de transformation de l’entreprise et de la société
La génération Y, dont on entend massivement parler aujourd’hui voit l’entreprise et la société de manière différente. « Elle bouscule les codes et les modèles établis », nous dit Emmanuelle Duez.
« On voit des phénomènes de désengagement voire des fuites qui sont préjudiciables pour l’entreprise et la société. C’est le signe que l’entreprise doit bouger, » nous dit Emmanuelle.. The Bozen project, a été créé dans cet esprit: sensibiliser les cadres dirigeants à la transformation de l’entreprise.
Olivier Blanc nous donne avec Sam outillages un beau témoignage d’intégration et de management des jeunes en entreprise.. Sam Outillages, entreprise familiale datant de 1906 qui a vu se succéder 4 générations, a su évoluer et s’intégrer dans la nouvelle économie des outils connectés. Elle a recruté 9 ingénieurs pour produire innovation sur innovation. « Cela a été un formidable bouleversement pour l’entreprise, nous dit Olivier Blanc……Ces jeunes qui fonctionnent sur des codes différents ont favorisé le rapprochement des différentes mentalités des collaborateurs……Les jeunes ne réussissent que s’il travaillent sur énormément de projets, que s’ils sont totalement introduits dans l’économie collaborative…..Ils expriment alors tout leur potentiel et sont capables d’un engagement admirable! »
On trouve également un témoignage intéressant de la richesse collaborative entre générations à la Fondation de France qui compte de plus en plus de représentants du monde étudiant et de la jeunesse. « Ils font bouger les choses nous dit Dominique Lemaistre…..Les personnes dans ces organisations ont un autre regard sur la jeunesse…..La jeune génération est même source d’inspiration pour les mécènes…….Ils s’efforcent ensemble de construire un monde meilleur……Il faut inciter les entreprises à créer de la valeur et à créer des emplois dans une perspective solidaire.. »
Inspirer, reconnaître et activer les talents de chacun
Pour permettre aux jeunes de transformer le monde ou tout au moins d’être acteurs de leur vie, il faut aussi reconnaître et valoriser leurs talents.. « Plein de gens dans notre société ont le potentiel de changer le monde mais ils ne le font pas, pourquoi », nous dit Matthieu Dardaillon, « parce qu’ils n’ont pas conscience et connaissance de leurs talents ». Matthieu est à l’initiative de Ticket for change, créé il y a 2 ans. Son rôle est d’activer des talents et d’accompagner la création et les premiers pas d’entreprises qui ont un impact social, économique et environnemental sur le Monde.. Le Mooc « entrepreneur du changement » inspire la création et la transformation des entreprises dans une perspective solidaire.
Les jeunes ont du mal à trouver leur voie. Ils peuvent être perdus face à une multitude de choix d’orientation et de formation possibles. Il faut les aider à construire un projet les amener là où ils vont se sentir utiles. Il faut les inspirer. Comment ? En suscitant des « expériences déclic » nous dit Matthieu. Des expériences qui vont leur permettre de se questionner et d’aller vers un but qu’ils auront choisi, car il leur correspond, car il a du sens.. « Il faut connecter talents, passions et besoins de la société ».
C’est la démarche que nous avons avec un lycéen qui prépare son orientation ou un jeune diplômé qui recherche son 1er job.
« C’est le rôle des écoles et universités, nous dit Antoine, d’aider les jeunes à identifier leurs talents et leurs passions, ce pour quoi ils vont être utiles. »
« Enfin, il faut mettre en lumière les initiatives prises par la jeune génération nous dit Olivier Blanc.. Et les médias ont leur rôle à jouer plutôt que de favoriser le zapping. Il faut susciter un élan d’enthousiasme positif. Les politiques doivent également faciliter les initiatives prises par les entreprises. »
Susciter et encourager l’engagement des jeunes.
« On a une jeunesse qui interpelle, nous dit Emmanuelle Duez, une jeunesse en quête de sens. Et cette quête peut malheureusement pousser à des actes violents, comme nous l’avons vu dernièrement. Ce sens, il faut le relier à la dimension de valeur. Il y a une explosion des cadres de valeur, des référentiels. Cette quête de sens peut trouver une réponse dans l’engagement. » Qu’est ce que l’engagement ? « L’ engagement nous dit Emmanuelle, c’est donner un petit bout de soi pour quelque chose qui nous dépasse ». « On doit s’engager pour que les choses changent. L’ engagement donne du sens à ses valeurs. » Mais comment inciter les jeunes à s’engager?
« L’ engagement cela s’éduque!! Il faut dès le plus jeune âge éveiller à l’engagement. Il faut que l’engagement redevienne une valeur forte. Et l’école a son rôle à jouer. Mais l’engagement est un risque et on a perdu le goût du risque. Il faut redonner à nos enfants le goût du risque. Il faut éduquer à l’apprentissage des erreurs, aux projets, à la joie« , nous dit Antoine Dulin.
« Le scoutisme est une formidable école de vie, témoigne Antoine Dulin. « Le scoutisme donne des responsabilité à des jeunes et les incite à devenir des acteurs du changement. Preuve de son succès, et du bénéfice qu’il apporte aux jeunes, ce mouvement est en forte croissance, puisqu’il compte chaque année 3000 à 4000 adhérents en plus. »
Le service civique, facteur de mixité sociale, est aussi un formidable moyen pour s’engager, « cimentant » nous dit Emmanuelle, « une culture et une fierté commune ». C’est notamment, un moyen de rentrer sur le marché du travail pour des jeunes diplômés qui « galèrent »pour trouver leur 1er job ou des jeunes en situation de précarité qui en ont envie de sentir utiles et valorisés.
« Il faut aussi donner envie aux jeunes de s’engager!! Il faut qu’il y ait des gens porteurs d’une flamme qui donnent envie de s’engager« . Les jeunes nous le disent, ils ont besoin de leaders engagés en qui ils vont croire, et avec lesquels ils auront envie d’apprendre, et de déployer leur potentiel..
« Chacun de nous est responsable et porte en lui des solutions pour s’engager », nous dit Emmanuelle.
Remettre du collectif dans notre société individualiste
La violence est le résultat d’un abandon et de l’isolement social. Et comme nous dit Emmanuelle Duez, « on a une responsabilité collective, on est tous responsable et on doit agir collectivement pour que les choses changent. »
Dominique Lemaistre nous révèle qu’une étude pluri-annuelle sur la solitude en France rappelle que 10% de la population française n’a aucun contact avec aucun réseau.
« Comment reconstruire du collectif, et pas seulement une juxtaposition d’individus ? »
» Il faut recréer du collectif autour d’un projet qui crée de la valeur et est porteur de sens. L’entreprise reste un des grands corps organisés et a son rôle à jouer! ». L’entreprenariat est une piste…..
Comme le formule Olivier Blanc, il faut aussi faciliter l’intégration de la jeune génération, au travers de management plus participatif, leur permettre d’exercer des missions dans lesquelles ils vont se sentir utiles et se reconnaître, pour lesquelles ils obtiennent des résultats et se sentent fiers d’eux mêmes. »
« Il faut aussi, nous dit Antoine, sortir de son confort, de son cadre pour aller vers l’autre ». Comme le dit l’Abbé Pierre aux SDF, « j’ai besoin de toi ». Un jeune doit se sentir accueilli et valorisé dans l’entreprise, reconnu pour son savoir-faire et son savoir-être..
Et si on commençait par se changer soi-même?
Changer le monde, est peut-être une perspective un peu ambitieuse. Peut-être faut-il commencer par se changer soi-même?
Mais le changement est totalement personnel. Il arrive souvent après une prise de conscience qui peut avoir lieu après « une expérience déclic » . Pourquoi je continue vers une voie qui ne m’intéresse pas? Pourquoi je reste dans ce boulot qui me stresse ou ne m’épanouit pas, qui n’est plus compatible avec mon projet de vie? Qu’est-ce que j’ai envie d’apporter et de changer dans la société?
Aider les jeunes à être entrepreneurs de leur vie, les éclairer sur le monde professionnel qui est parfois pour eux une nébuleuse, les accompagner dans leurs choix d’orientation professionnelle et la réalisation de leurs objectifs., telle est la mission de CoWin coaching.
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