Noémie est en Martinique depuis qu’elle a 8 ans. Elle a une vie très active entre ces différents métiers kinésithérapeute, ostéopathe et micronutritionniste, sans compter son activité sur Instagram et ces cours de Pilates et Balnéothérapie. Mais en même temps, elle s’accorde du temps pour elle pour se ressourcer et se former. Au cours d’une interview, elle présente son activité au quotidien, et donne des conseils aux jeunes qui veulent s’orienter vers les métiers de la santé.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Noémie, j’ai 33 ans et je suis kinésithérapeute depuis maintenant 10 ans. Et à côté de cela, j’ai fait une formation en ostéopathie sur 5 ans. C’était un vrai challenge et en même temps, c’était enrichissant parce que je pouvais mettre en pratique ce que je venais d’apprendre auprès de mes patients. Je me suis aussi sensibilisée à la micronutrition par ce que j’avais moi-même des problèmes de santé que je n’arrivais pas à résoudre avec une approche allopathique. C’est un livre qui s’est ouvert à la page de mon problème et ma micro-nutritionniste, qui m’ont amené à être ambassadeur et à me former. Et aujourd’hui, je suis diplômée en micronutrition.
Comment exercez-vous ces 3 métiers, kinésithérapie, ostéopathie et micronutrition ?
J’ai un cabinet avec mon compagnon à la Martinique, qu’on a ouvert en 2014, donc j’étais assez jeune kiné mais j’ai tout de suite eu envie de beaucoup m’impliquer auprès de mes patients. Et c’était important de le faire à ma façon. A côté du cabinet de kinésithérapie, sur le même lieu, et dans une autre structure, j’ai mon cabinet d’ostéopathie et de micronutrition. Donc dans une journée, je peux avoir des patients de kiné et des patients d’ostéopathie, à des horaires différents. En effet, j’essaie d’être assez souple et en même temps je suis très carré sur les horaires et cela me permet de faire les deux. Il faut savoir que légalement on est obligé d’avoir un cabinet d’ostéopathie et un cabinet de kinésithérapie.
Qu’est-ce que le métier de micronutritionniste ?
La micronutrition c’est le fait d’adapter son assiette à ses propres besoins micronutritionnels. Les micronutriments ce sont les oligoéléments, les vitamines essentielles, les oméga 3, les acide gras, les antioxydants, et bien souvent il y a des déséquilibres surtout avec l’industrialisation de l’alimentation, l’accès facile et la junk food. On voit apparaitre des troubles et des carences et la micronutrition va mettre en relief ces troubles là pour essayer d’en tirer des pistes micronutritionnelles. Le micronutritionniste oriente son patient, dans son alimentation vers tels ou tels types d’aliments, des compléments alimentaires, et des probiotiques adaptés, et tout cela va ainsi améliorer la santé de son intestin.
Vous avez aussi une activité de conseils et coaching sur les réseaux sociaux ?
Je voyais mon compagnon interagir sur les réseaux sociaux, son compte insta, c’est @caribean_physio et il a une petite communauté. Je trouvais ça super de réussir à motiver les gens, et leur donner les bonnes raisons pour pouvoir bouger et prendre soin de leur santé. Pendant le 1er confinement, comme je m’ennuyais un petit peu, et qu’on a passé une période difficile d’un point de vue familial, cela nous a permis de nous focaliser sur autre chose et de passer cette période un peu triste. Pouvoir aider et motiver les gens, cela a été comme un médicament, c’est vraiment formidable ! Donc Instagram, c’est vraiment pour partager.
Comment vous organisez vos différentes activités ?
Je travaille 3 jours et demi par semaine, et cela intègre également les cours de Pilates et la séance de balnéothérapie. Puis, j’ai un jour de travail et un jour de repos donc cela me laisse du temps pour me ressourcer parce que je fais des longues journées qui sont assez sportives, en plus de la gestion du cabinet. Et puis cela me laisse du temps aussi pour me former ou revoir des notions. Je pourrai travailler plus et gagner plus mais ce n’est pas ce que je veux. Mon objectif c’est d’être bien pour communiquer des bonnes choses. Quand j’ai été diplômée, j’ai été très vite happée par l’activité et je me suis épuisée. Donc pour moi c’est très important dans mon métier de m’écouter et d’arriver à poser des limites.
Quelles sont les compétences nécessaires pour exercer vos 3 métiers ?
Les qualités qu’on retrouve dans ces 3 métiers, c’est être curieux, avoir envie d’apprendre. Il faut avoir l’humilité de se remettre en question en permanence et d’avancer avec la science. Il faut profondément avoir envie d’aider les autres. Si on cherche uniquement à faire du chiffre, ce n’est pas la bonne voie. On va pourrir le métier. On recherche vraiment des qualités individuelles qui soient profondément altruistes pour pouvoir accompagner quelqu’un qui souffre et essayer de lui montrer l’intérêt du travail qu’il va faire. Donc il faut être communicant et pédagogue, ainsi qu’être patient et très à l’écoute.
Pourquoi avoir choisi la kiné après le bac ?
Ma mère est infirmière et quand on est arrivé en Martinique, et elle travaillait à la clinique st Paul. Après les cours le mercredi après-midi, je la rejoignais à la clinique et j’attendais qu’elle termine son travail. Je voyais un médecin anesthésiste, très sympas et je m’étais dit je voulais être anesthésiste. Et du coup quand je suis arrivée en 1ère année de médecine, c’est vraiment la façon d’être de notre prof d’anatomie, exécrable, qui m’a vacciné d’être médecin. Donc je me suis inscrite en kiné, je ne pouvais pas me permettre de présenter médecine et kiné et donc j’ai choisi kiné sans savoir vraiment ce qu’était le métier. Ma bonne étoile m’a amené vers cette filière et je n’aurais pas pu rêver mieux !
Que conseillez- vous à des jeunes qui souhaitent s’orienter vers le métier de kiné ?
La 1ère étape c’est la 1ère année de médecine, qui n’est pas facile, mais si je devais choisir j’irais là. Il faut travailler quasiment tout le temps mais il ne faut pas se décourager et il faut s’accrocher. Une fois qu’on a passé cette première année, c’est 4 ans, mais 4 ou 5 années pour toute une vie, c’est un super investissement. Donc si vous hésitez, faites cette première année de médecine, il ne faut pas être super intelligent, il faut apprendre, assimiler, et puis se donner les moyens. Moi on m’avait dit que j’étais nulle en maths et que je ne réussirai pas et pourtant j’y suis arrivée. Il faut se guérir de l’idée que médecine c’est hyper compliqué !
Et élargir ses compétences comme vous l’avez fait ?
Je pense que oui, car plus on a un arsenal thérapeutique qui est large plus on arrive à trouver la bonne stratégie pour chaque patient. Ce que je trouve formidable avec notre métier de kiné, c’est qu’on peut s’orienter vers la pédiatrie ou la femme, la périnatalité, vers le sport…donc on peut toujours se former. Il faut rester ouvert et avoir l’humilité de se remettre en question. Les certitudes qu’on a aujourd’hui ne seront pas celles de demain. Finalement, c’est le patient qui nous apprend au quotidien quelque chose en plus, une façon de faire, une façon de lui parler, qui va être différente et nous enrichir. Donc c’est à nous s’adapter à lui et d’être à son écoute.
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