Il n’est pas facile de faire des choix d’orientation en terminale quand on a une idée assez nébuleuse de la réalité du monde professionnel. Amélie nous parle de son expérience, de ses premiers choix, de ses déceptions, et des obstacles qu’elle a surmontés pour finalement être aujourd’hui dans une voie qui la rend heureuse.
Mes choix d’orientation au lycée
Bien décidée à ne pas trop galérer pour mon bac (et dans ma vie professionnelle après), j’ai décidé de faire un bac L pour ensuite partir en fac de lettres et faire des langues (autant exploiter ses facilités!!). À l’époque j’étais fascinée par le Japon et j’avais pour ambition d’aller y vivre. Je me suis lancée dans une LEA anglais-japonais, parce qu’il y avait aussi des matières qui, je pensais, faciliteraient mon insertion en entreprise plus tard comme le droit, l’économie…
Au départ, je pensais pouvoir faire de la traduction mais en discutant avec d’autres élèves et des profs, j’ai appris que la traduction chez l’éditeur était un domaine saturé. Je me suis dit que je pourrais toujours faire de la traduction en entreprise et je ne me suis pas découragée.
Quand je réalise que la fac ne me convient pas
Ne pas être accompagnée tout au long de l’année comme au lycée, devoir ingérer des masses incroyables de cours pour seulement deux partiels dans l’année (surtout que vu comment je travaille, tout se faisait à la dernière minute), ça me rebutait à un point pas croyable. En plus, j’ai commencé la fac une année où il y avait beaucoup de grèves, et je me suis rendue compte qu’on pouvait sécher sans aucun problème…
Cette année-là, j’ai commencé à découvrir l’univers des cosmétiques et quand j’ai raté mes examens, j’ai décidé de ne pas m’obstiner dans un système scolaire qui ne me convenait pas. J’ai réfléchi tout l’été et j’ai fini par être séduite par l’idée de travailler en laboratoire cosmétique. Mais je ne voulais pas faire une fac de chimie, parce que ça restait la fac, et je me serais plantée aussi sûrement qu’en LEA (sauf qu’en plus je n’aurais même pas eu de facilités particulières en chimie). Et j’ai vu sur Internet qu’on pouvait travailler en labo avec le BTS esthétique. Comme l’été touchait déjà à sa fin, je n’ai pas pu m’inscrire en BTS où il n’y avait plus de places ; j’ai donc fait un CAP en un an pour ne pas perdre l’année et arriver avec des bases en BTS.
Je me découvre une passion pour les cosmétiques, mais pour quels métiers ?
J’ai eu mon CAP et j’ai entamé mon BTS. La première année, c’était facile parce qu’on refaisait tout le programme de CAP. Et en deuxième année, j’ai déchanté. J’ai compris, en discutant avec les profs, que le BTS esthétique nous permettait seulement d’être testeuses en labo, mais pas de travailler à la formulation des cosmétiques. Ou alors, en intégrant la L3 de chimie, ce qui n’était pas une option pour moi. J’ai été très déçue et déboussolée. Mes parents avaient payé très cher ces écoles privées (5000 euros par an, pendant trois ans d’études…), et moi j’allais aux cours la boule au ventre tous les matins.
Les seules perspectives qui s’offraient à moi avec ces diplômes, c’était essentiellement esthéticienne ou vendeuse en parfumerie. Des métiers que je ne voulais pas faire. Je me suis dit que je pouvais arrêter l’esthétique, mais je ne savais pas pour quoi. Et j’avais aussi très peur de la réaction de mes parents, qui avaient dépensé beaucoup d’argent pour moi. Je me disais que si je leur annonçais que j’arrêtais l’esthétique sans aucun plan B, ça allait être pire.
En cherchant, j’ai fini par trouver les études qui me correspondaient
J’ai commencé à passer beaucoup de temps sur les sites consacrés à l’orientation. Je me suis demandé ce que je pourrais aimer faire chaque jour de chaque semaine pendant toute ma vie, et je ne trouvais pas trop. Il y avait toujours des inconvénients aux métiers qui m’attiraient au premier abord. Un ami m’a alors envoyé un lien vers la liste des cours du soir données par les Arts et Métiers (où il était étudiant).
J’ai examiné la liste sans trop de conviction, et puis quelque chose a attiré mon attention. C’était un diplôme en documentation scientifique, qui concernait toute la gestion documentaire, la connaissance de la littérature scientifique. Quand j’ai lu le détail du programme, j’ai été super emballée par absolument tout. Et je me suis dit que c’était ça, ma voie : la documentation. Ça collait super bien avec ma personnalité et avec ce que j’aime faire. À ce stade, c’était surtout une intuition.
Cependant, je ne voulais pas prendre de cours du soir (qui auraient supposé un job alimentaire sans intérêt pour moi dans la journée), alors j’ai cherché le diplôme en cursus normal, et j’ai trouvé plein de diplômes en documentation. J’ai fait un dossier de candidature pour un diplôme de documentation spécialisé en management des ressources numériques, et un dossier pour une licence pro en documentation scientifique à Lyon. J’ai été acceptée aux deux. J’ai fini mon BTS (que j’ai eu), et j’ai préparé mon départ pour Lyon.
Et là, j’ai eu la confirmation de la justesse de mon intuition : j’ai adoré mes cours. Je me suis aussi sentie super bien avec mes camarades de promo, et à l’époque je pensais que me sentir aussi à l’aise avec des gens qui faisaient la même chose que moi ne pouvait que confirmer que j’étais au bon endroit. Mon stage m’a beaucoup plu et j’ai eu ma licence avec la meilleure moyenne que j’aie jamais eue pour un diplôme.
Mes conseils pour trouver votre voie
Si je devais vous donner un conseil, c’est de faire des stages. Je sais qu’il existe des EMT (Évaluations en Milieu de Travail) qui permettent de passer un peu de temps dans une entreprise pour découvrir les différents aspects d’un métier, c’est très important, parce qu’il y a toujours un fossé entre l’école et la vie professionnelle.
Et pour les gens qui ont déjà quelques expériences mais qui n’arrivent toujours pas à trouver, ils peuvent faire un bilan de compétences qui les aidera à cerner ce qu’ils peuvent faire en fonction de ce qu’ils aiment et de ce qu’ils sont capables de faire. Enfin, ça vaut ce que ça vaut, mais me demander si je pourrais faire mon métier tous les jours toute ma vie m’a aidée. Quand je me suis posée cette question, je me suis parfaitement projetée dans le métier de documentaliste, et je me suis même demandée comment j’avais pu ne pas y penser avant tellement c’était évident…
Cet interview est extrait du blog Madmoizelle.
http://www.madmoizelle.com/reorientation-scolaire-temoignages-445447
Ce qu’il faut retenir :
- aller vers ce que l’on aime, ce qui nous attire, vers là où on a des facilités
- essayer de se projeter dans le métier que l’on recherche : est-ce que je me vois faire ce métier dans ma vie? Est-ce que je serai heureuse et fière d’en parler ? Est-ce qu’il correspond à ma personnalité et à mes besoins?
- se poser la question à quoi mènent les études vers lesquelles je m’engage
- prendre un maximum d’infos
- ne pas avoir peur de se tromper et ne pas regretter ses choix même si on a l’impression que ce ne sont pas les bons
- demander de l’aide, en parler autour de soi
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