Anne-Aymone réunit deux métiers en un, coach en image et coach beauté. Sa reconversion et son changement récent de cadre de vie, lui permettent d’être totalement en adéquation avec elle-même et d’être pleinement heureuse. Le temps d’une interview, elle revient sur son expérience de changement professionnel.
Pouvez-vous présenter ?
Je suis Anne-Aymone Belliard, j’ai 34 ans. Après des études de philosophie, de RH et de communication, j’ai travaillé pendant 6 ans et demi dans une entreprise de construction chez Bouygues. En 2018, à l’approche des 30 ans, j’ai pris la décision de quitter mon job pour aller vers une activité qui me ressemblait plus. J’étais assez frustrée, car au cours de mes études, j’avais cette idée de mode, et à 30 ans, c’est vraiment cela qui m’a titillé. J’ai fait une rupture conventionnelle avec mon entreprise, car ma première idée était de chiner de beaux vêtements, des belles matières. J’ai donc commencé par faire trois ventes dont une à Toulon, où j’exposais les vêtements que j’avais chinés. Et c’est au cours de ces ventes, que je me suis rendue compte que j’aimais beaucoup conseiller et valoriser les femmes, et que l’on avait perdu ce sens de l’humain dans l’habillement. Ça a été le déclic, et je me suis dit, tiens, est-ce que ce n’est pas un métier ? J’ai vu que oui et je me suis formée.
Comment vous décrieriez votre métier ?
Coach en image, cela englobe beaucoup d’aspects. On pense tout de suite à la partie vestimentaire et c’est vrai c’est un peu le socle avec les couleurs, les coupes de vêtements. Mais après, il y a également la coiffure, le maquillage et puis l’aide au tri du dressing chez la personne et enfin l’accompagner en magasin pour faire avec elle une séance de personal shopping. J’aime bien dire aussi que je suis coach beauté, parce que j’aime parler au sens large de la beauté. La beauté, c’est une personne avec son intériorité et son extériorité, et l’expression de ces deux dimensions est belle car unique. Ce terme de coach beauté, cela englobe toute la personne.
Comment s’est passée votre reconversion professionnelle ?
C’est allé très vite, j’ai quitté Bouygues en mars 2018, j’ai commencé à chiner tout de suite, j’ai fait mes premières ventes dans l’été 2018, et c’est en septembre de la même année, que j’ai commencé ma formation à l’IDRI, l’institut de relooking international à Paris 15ème . J’ai fait une formule intensive de 4 mois car j’avais hâte d’apprendre. Difficile en effet de repartir sur les bancs d’une école après 6 ans d’expérience professionnelle. J’ai été diplômée en février 2019. Après je suis partie en voyage, j’en ai bien profité, et a posteriori je me rends compte de cette chance avec la période Covid qui allait arriver ensuite. En mai 2019, mes premiers rendez-vous de coaching ont commencé, cela fait donc un peu plus de deux ans que je fais du coaching. Les ventes, j’ai arrêté pour l’instant. Je complète mon activité de coaching, avec les posts et quelques lives sur instagram.
Qui sont les femmes qui font appel à vous ?
Elles ont entre 25 et 45/50 à peu près, la moyenne étant vers 30 ans. Il y a différents profils, des personnes qui ont un peu tout enchainé rapidement, les études, se marier, les enfants, et un boulot à temps plein, et qui n’ont pas forcément eu le temps de se poser pour savoir qu’est-ce qui leur va. Il y a des personnes qui sont célibataires et sont dans une démarche de mieux se connaitre, de développement personnel et enfin il y a des étudiantes qui ont envie d’investir dès le début de leur vie pro dans des vêtements adaptés à elles. Je trouve qu’il y a beaucoup plus de maturité sur ces questions de l’habillement qu’il y a 10 ans, l’enjeu écologique et la crise actuelle que nous connaissons jouent beaucoup. Après ce travail de connaissance d’elles-mêmes et ce qu’elles veulent dégager, nous pouvons dessiner un style personnel, c’est à la fois humain et très créatif, cela me plait beaucoup.
Je leur propose différents formats d’accompagnement, principalement des visioconférences grâce aux photos et aux vidéos, et puis je me déplace aussi dans les grandes villes principalement, Bordeaux, Marseille, Paris…pour des séances individuelles et des ateliers collectifs. Je suis allée récemment en Suisse et j’ai fait mon 1er rdv en espagnol.
Avez-vous eu des appréhensions dans votre changement professionnel ?
J’ai le sentiment qu’au bout d’un an j’avais des bons retours donc je me suis dit ok, je choisis ce métier, c’est là que je vais porter du fruit, c’est là que j’ai envie de développer. Je ne me voyais pas retâtonner. Là, je sens ce métier comme une vocation de mettre plus de beauté dans le monde, de faire en sorte que les gens se sentent mieux dans leur peau, les encourager à s’amuser, à reprendre du plaisir avec les vêtements. J’ai choisi et maintenant il faut que ça marche !
Vous avez aussi changé de cadre de vie ?
Oui tout à fait ! J’avais vraiment dans le cœur de quitter Paris, cela faisait 15 ans que j’y étais. C’est une ville où j’ai été pour mes études, mon travail, je ne me posais pas trop de questions, c’est l’endroit qui était le mieux pour commencer ma vie professionnelle mais pas celui que j’avais vraiment choisi. Je me rappelle dans mon appartement, mes valises étaient prêtes, j’avais envie de partir. Lors du premier confinement en mars 2020, je suis allée chez mes parents en Normandie, et c’est lors du deuxième confinement que cela s’est concrétisé, j’ai sous-loué mon appartement et je suis partie avec deux amis à Toulon. Dans ce petit coin de paradis du sud-est, je retrouve la douceur de vivre, la gentillesse et plus de légèreté.
Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer votre métier ?
Pour le métier de coach en image, un goût de l’autre, une bonne curiosité et une réelle empathie. Mais également un goût du beau, de l’esthétique, avoir des idées, de l’inspiration, pour composer des tenues, des couleurs donc avoir une sensibilité créative et artistique. Pour la partie entrepreneuriat, c’est le fait de persévérer, les périodes où il y a moins de rendez-vous de continuer, de rester attacher à son idée, d’être organisé. C’est savoir se faire aider, appeler quand cela ne va pas, solliciter différentes compétences que l’on n’a pas. Et puis il y a également le commercial qui est précieux quand on se lance.
Quelles sont les conseils que vous donneriez aux jeunes qui s’orientent au lycée ?
Cela dépend de la maturité de chacun. Je sais qu’au début je suis partie dans la philosophie et on ne peut pas dire que cela soit complètement en lien avec mon métier d’aujourd’hui mais pour autant cela m’a formé, cela m’a structuré. Le conseil que je pourrai donner c’est de savoir le plus vite possible, ce pourquoi on est fait. Donc, c’est se connaitre et connaitre ses talents. Qu’est-ce qu’ un talent ? C’est ce que j’aime faire facilement, en peu de temps et qui ne me demande pas trop d’effort. C’est très important de savoir cela parce qu’on peut être influencé par plein de personnes et perdre du temps dans les voies où il n’y a pas le cœur, il n’y a pas la facilité naturelle. Et puis éventuellement on peut se faire accompagner par un coach, un psychologue pour mieux se connaitre, on peut aussi en parler avec ses amis.
Et ceux qui ont envie de changer de métier, de voie ?
A la fois d’être un peu fou dans le fait de laisser parler ses idées qui peuvent parfois remonter à l’enfance. Il est possible qu’il y ait des choses un peu enfouies donc avoir le courage de faire ressortir un peu tout cela. Et puis d’être assez pragmatique par rapport à la situation du moment. Est-ce que c’est possible de lâcher ce job et d’avoir une formation, est-ce que je peux bénéficier d’un accompagnement, est-ce que mon CPF peut financer une partie ? On a tous des envies, des idées mais il faut assez vite se poser la question de la faisabilité pour ne pas être frustré. Pour moi ce n’est pas une fin en soi de se reconvertir, c’est plus de chercher à donner le meilleur là où on est. Et donc c’est se mettre en action !
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