Cécile est diététicienne nutritionniste à l’hôpital. Elle s’est reconvertie dans ce métier après un 1er métier, qui ne l’a pas conduit où elle souhaitait. Elle nous parle de son parcours et ouvre des pistes intéressantes pour des étudiants ou des jeunes professionnels qui seraient intéressés par ce métier.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Cécile Seron et je suis diététicienne nutritionniste depuis 11 ans. C’est un métier dans lequel je me suis réorientée après des études dans le chant et la psychologie. Je suis actuellement responsable de l’équipe de diététiciens de l’hôpital Forcilles dans le 77. Et avant cela, j’ai exercé dans tous les secteurs de la diététique. J’ai travaillé en restauration collective, j’ai exercé en libéral et j’ai également donné des cours à l’école Juventhera, là où j’avais passé mon BTS.
Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu sur votre activité aujourd’hui ?
Je me suis spécialisée sur les troubles des conduites alimentaires, c’est à dire des pathologies comme l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie boulimique, et plus particulièrement sur la prise en charge de l’obésité. J’accompagne des personnes ayant des troubles légers comme des troubles plus graves. Je travaille avec différents services dans l’hôpital, c’est ce côté pluridisciplinaire que j’aime particulièrement à l’hôpital et puis bien sûr, tout le champ thérapeutique.
Qu’est-ce qui vous a amené à ce métier ?
Les études que j’avais faites au départ dans le chant lyrique, ne m’ont pas amenée vers un métier qui me permettait d’en vivre. Et puis je me suis demandée ce que je voulais faire comme métier, j’ai eu une période de remise en question. Et il se trouve que j’avais été suivie par une diététicienne, il y a quelques années, et j’avais tellement aimé son contact et son approche, que j’ai décidé de me lancer dans le métier de diététicienne. Avant cela, après mon bac, j’ai fait 3 ans de psycho à la fac, j’ai donc une licence en psychologie, et même si je ne me voyais pas exercer un métier dans la psychologie après ma licence, cela m’a énormément aidée pour la suite. J’ai beaucoup appris sur cette démarche de contact avec l’autre et de relation de soi.
Quel a été votre parcours ?
J’ai fait mon BTS diététique en alternance à l’école Juventhera, et j’ai été embauchée là où je faisais mon alternance. Par la suite, j’ai eu la chance de trouver un remplacement rapidement au centre hospitalier de Meaux, puis j’ai eu plein de petits parcours professionnels, qui m’ont permis d’apprendre le métier. Et sur ces dernières années, je me suis énormément formée. Je me suis notamment formée à l’ETP (Education Thérapeutique du Patient), mais aussi à l’approche du Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids qui m’a beaucoup apporté tant au niveau professionnel que personnel. Petit à petit, tout cela vient nourrir des réflexions personnelles, et c’est comme cela qu’on progresse. Il faut continuer à se former après le BTS, car cela permet de développer un ou deux domaines de compétences et de se spécialiser par la suite.
Comment faut-il choisir ses études en diététique ?
Je recommande le BTS diététique qui fait foi dans la profession. Des facultés de médecine, sont en train d’ouvrir des licences accessibles après un BTS diététique qui pourront nous amener à des Master voir des Doctorats. C’est toujours valorisé ensuite, de passer des diplômes complémentaires pour vous spécialiser et élargir vos compétences. Tout cela doit se construire en fonction de votre sensibilité et ce que vous avez envie de travailler. Il faut faire attention à ce que proposent les écoles. La diététique, relève de la prise en charge des patients et non de l’esthétique et du bien être. Il vaut mieux d’ailleurs à la limite chercher une école qui ne fait que de la diététique. Dans les établissements que je recommande, il y a le lycée Rabelais qui est très reconnu par la profession, le lycée René Auffray, et l’IUT de Créteil. Certaines écoles privées comme l’EDNH, les Cours Diderot, Progress Santé se sont spécialisées dans le BTS diététique.
Quelles compétences faut-il avoir pour réussir dans ce métier ?
Quand on travaille dans le thérapeutique, la première des compétences, c’est d’aimer les gens, de voir son patient comme son équivalent, d’avoir envie d’aller vers lui. Il faut être capable aussi de travailler sur soi et d’être en partenariat avec l’autre. Les deux qualités indispensables sont donc l’empathie et la bienveillance. Néanmoins, on doit faire la différence entre l’empathie qui voudrait dire « être avec le patient », et la sympathie qui serait « être à la place du patient ». Ce qui n’empêche pas que les histoires des patients nous touchent. Il faut savoir accueillir ses émotions et pouvoir les partager avec les patients. Si on se sent « envahi » par ses émotions, alors cela peut nous indiquer qu’il serait peut-être intéressant de faire un travail sur soi. Le relais et le partage avec l’équipe, et la supervision sont deux ressources qui peuvent aider.
Quels sont vos projets d’avenir ?
J’aimerais me former à l’école des cadres, pour continuer à encadrer des équipes à l’hôpital. Le management est un métier et cela s’apprend, même si j’ai peut-être des prédispositions pour cela. Je garde également un côté clinique, car ce que j’aime avant tout, c’est accompagner les patients.
Avez-vous des recommandations pour des jeunes qui veulent s’orienter dans ce métier ?
C’est un métier qui est passionnant mais qui n’est pas facile. Le BTS est difficile mais avec du travail et de la persévérance, on y a arrive. Le métier offre des débouchés larges, après si on veut travailler dans le thérapeutique, ce n’est pas si évident. Il faut être patient, et mon conseil, c’est de se former, c’est ce qui fera la différence. Et puis développer son réseau, communiquer de la bonne façon et avoir envie de changer les choses.
L’interview de Cécile vous a intéressés, n’hésitez pas le partager sur les réseaux sociaux.
Si vous réfléchissez à votre orientation, et souhaitez être accompagnés dans ce processus, contactez-nous, pour un 1er rdv gratuit qui peut se faire en visioconférence.