Après une carrière militaire, Jean-Pierre se réoriente dans les métiers du sport de la natation. En 20 ans, il a occupé différentes fonctions, entraineur, formateur, directeur de centre. Il nous présente son métier de directeur du centre aquatique de Morlaix au sein du groupe
UCPA (spécialisé dans les stages sportifs et gestion d’équipements). Il partage avec les jeunes qui veulent s’orienter dans le secteur du sport, la manière dont il vit pleinement son métier et comment il a orienté sa carrière. Il leur donne des conseils pour exercer leur métier avec passion et envie.
Vous pouvez vous présenter ?
Je suis un ancien militaire, je faisais et fais toujours beaucoup de sport, et je souhaitais donner aux autres l’envie de faire ce métier. Donc à l’issue de ma carrière militaire, j’ai fait un
BPJEPS, qu’on appelait BEESAN à l’époque, au
CREPS de Dinard. C’était un cursus d’une année et à l’issue de cette formation, nous avions le titre d’éducateur sportif spécialisé dans l’entrainement en natation. Ma formation s’est très bien passée ayant la fibre dans mon ADN pour promouvoir les activités du sport. A l’issue, j’ai obtenu un poste en tant qu’
entraineur proche du pôle Espoir à Brest, en charge des anciens athlètes de haut niveau. En même temps, j’ai passé des diplômes pour être entraineur de triathlon parce que mon sport d’origine, c’était le triathlon. Ensuite, j’en ai eu un peu marre du milieu des fédérations et des associations parce que c’était complexe, et ça ne me convenait pas donc j’ai voulu partir sur une autre voie. J’ai postulé à la
piscine de Morlaix en tant que responsable des bassins, c’était une nouvelle piscine qui venait d’ouvrir, un beau complexe aquatique avec plusieurs bassins aquatiques, des toboggans…Je ne connaissais pas ce métier-là, de gérer des établissements. Je me suis retrouvé comme directeur adjoint, dans un premier temps, avec un directeur qui n’avait jamais géré d’établissements. Et au bout de 6/7 mois, pour des raisons médicales je l’ai remplacé, et je suis devenu directeur d’établissement par intérim en 2011 puis directeur fin 2011, j’étais arrivé en mars 2010.
En quoi consiste votre métier ?
Je travaille pour le groupe UCPA, groupe sport avec 150 centres en France qui organisent des stages de sport, en France et à l’étranger. C’est une association qui a plus de 50 ans. Nous gérons pour la collectivité, le complexe aquatique de Morlaix. Nous nous occupons de la technique et de la gestion. Mon rôle est de diriger une équipe d’une vingtaine de personnes, je dois assurer un équilibre économique de l’établissement, ce qui est parfois complexe surtout actuellement avec les conditions sanitaires. J’accompagne les équipes des bassins, d’entretien, de l’accueil, pour essayer d’optimiser leur travail. J’accompagne les
maitres-nageurs dans leurs activités en leur proposant des formations assez régulièrement, des nouveaux plannings, de nouvelles activités. Je les laisse souvent maitres de leurs choix. Si un maitre-nageur veut faire un stage yoga, perfectionner ses compétences en natation, ou s’orienter vers le sport-santé, je valide en général car c’est son projet. J’accompagne les maitres-nageurs pour qu’ils s’approprient leur carrière. Cela m’a vraiment permis de fidéliser les équipes. Cela n’a pas été facile au début et j’ai dû casser les codes mais mon style de management a été reconnu, et a permis de changer les mentalités au sein du groupe. Et aujourd’hui, j’accompagne les futurs
directeurs de centres aquatiques.
Qu’est-ce que vous leur transmettez ?
Aux jeunes qui se lancent dans le métier, j’essaie de leur donner envie de faire leur métier, et de d’évoluer en fonction de leur potentiel. Comme dans tout métier, il peut y avoir des côtés moins amusants. Notre rôle avant tout c’est d’assurer la sécurité des personnes. Donc il y a tout un regard utile qu’il faut avoir dans ce métier. Et ça, tous les maitres-nageurs ne le comprennent pas et c’est un peu le travail des formateurs de donner envie de faire ce métier là, pas seulement dans le rêve. On construit une carrière. J’ai fait évoluer des maitres-nageurs qui sont devenus chef de bassin et sans doute directeur par la suite.
Comment avez-vous développé vos compétences en management ?
Je les ai développées sur le terrain. Je n’étais pas de ce métier-là, j’étais
infirmier urgentiste dans les forces spéciales. Je me suis
reconverti dans le sport, c’était un risque mais cela m’a plu. J’ai beaucoup travaillé, pour arriver là où je suis. C’est un métier de passion, il faut aimer faire plaisir aux autres. J’ai notamment développé le sport santé. J’ai beaucoup évolué en 20 ans, de militaire, à entraineur, formateur et directeur de centre aquatique. J’ai passé pas mal de diplômes et j’ai toujours cherché à développer de nouvelles compétences. Il a fallu que je comprenne le langage de l’économie, du management qui était nouveau pour moi. J’aime aussi partager les bonnes pratiques et les innovations au sein du groupe UCPA.
Que faut-il comme compétences pour diriger un centre aquatique ?
Il faut avoir envie, parce qu’on a de vraies responsabilités, de sécurité envers la clientèle, des obligations vis-à-vis des différents organismes administratifs. Mais aussi on a des engagements vis-à-vis de la collectivité, vis-à-vis de notre groupe. Et ce n’est pas toujours évident de prendre ce poids tous les jours. Après ce n’est pas insurmontable. Le plus important dans le job, c’est la sécurité des usagers et je m’assure que c’est la priorité n°1 de toute l’équipe. Après l’autre partie du job, c’est l’économie mais je dirais que cela passe après la sécurité. Par contre, il faut savoir qu’on est en demande sur les postes de maitre-nageur sur le territoire national. Donc il y a des perspectives d’emploi pour les jeunes qui s’orientent vers ces métiers-là. Pour commencer sa carrière c’est intéressant d’aller dans une DSP avec des groupes tels que UCPA,
RECREA,
PRESTRALIS, toutes les entreprises qui ont vocation à travailler pour les collectivités parce que la plupart du temps ils mettent en place des innovations pour attirer la clientèle.
Et que donneriez-vous comme conseils à des jeunes qui veulent s’orienter dans le sport aquatique ?
Aller en formation et après il faut essayer de se donner
un but dans une association de proximité, se donner l’envie d’aller vers quelque chose. Pendant toute la formation, on est confronté à différentes activités, et il faut essayer de s’approprier une activité quel qu’elle soit, sport santé, les bébés nageurs…Essayer de développer une compétence qui vous soit propre. Pour exemple j’ai développé une compétence autour de l’accompagnement du handicap. Dans mon équipe, j’ai par exemple un spécialiste secourisme, je fais intervenir aussi des spécialistes bébés nageurs. Mes maitres-nageurs, ils ont tous une spécialité. Cela donne du sens à son métier. Il ne faut pas regarder ceux qui subissent le métier mais ceux qui vivent à travers leur métier, qui sont des passionnés. Le témoignage de Jean-Pierre vous a plu, n’hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux. Pour nous suivre, c’est là :
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