Au cours de ces études de droit, Véronique a l’opportunité de faire un stage dans le secteur de l’édition juridique qui l’a beaucoup intéressé. Elle a donc poursuivi dans cette voie, en se spécialisant dans le droit social et médico-social. Elle nous présente son métier de journaliste juridique qu’elle exerce au sein des Editions Législatives. Elle est aussi élue dans une municipalité.
Vous pouvez nous présenter votre métier de journaliste juridique ?
J’ai le statut de journaliste, mais mon investigation se limite, à la Loi et à la Jurisprudence. Mon terrain d’investigation, c’est le Journal Officiel, les arrêts de la Cour de Cassation, des tribunaux, les sites de certaines fédérations professionnelles. J’étudie la règlementation applicable pour les personnes à qui je m’adresse, les professionnels du secteur social et médico-social. Je suis journaliste en ce sens où j’essaie de rendre accessible et compréhensible à certains professionnels du droit, la règlementation ou la jurisprudence.
Quelles sont vos missions au quotidien ?
La première chose que je fais quand j’arrive au bureau, c’est que je me connecte au Journal Officiel. J’analyse les textes, je regarde s’ils concernent mon public et si je suis en capacité de les expliquer. Je peux faire éventuellement appel à un praticien du droit, qui va les expliquer. Nous pouvons aussi travailler ensemble. Après je suis souvent sur internet pour voir ce qu’on dit, quelles sont les réactions, ce que disent les fédérations. J’analyse ces informations et l’impact que cela peut avoir pour mon public. J’essaie de prendre un peu de recul sur l’aspect politique. Je priorise aussi en fonction des enjeux et des besoins des praticiens. J’écris sur un livre qu’on actualise et j’écris aussi des articles. Je peux échanger avec des praticiens et des professeurs de droit, mais ça reste des échanges intellectuels. Je fais du sourcing, je vais de temps en temps à des conférences de presse. Tout ce qui peut permettre d’être en veille sur le secteur.
Qu’est-ce qui vous a amené à ce métier ?
J’étais en fac de droit, et j’ai fait un stage un été aux Editions Législatives qui s’est bien passé. Je ne savais pas que je serai journaliste. Je ne suis pas arrivée aux Editions Législatives pour être journaliste, mais pour travailler dans l’édition. Je suis retournée à la fac puis il y a un poste qui s’est libéré, on m’a rappelée et j’y suis allée un peu naïve. Le job n’était pas différent de ce que je faisais à la fac : analyse, compréhension…C’était un travail de réflexion et cela me plaisait.
Quel a été votre parcours ?
J’ai fait un DEA de droit social, qui est l’équivalent d’un M2. Et après, j’ai fait un DEA de philosophie du droit mais je n’ai pas passé mon examen parce que j’ai travaillé. J’ai toujours été intéressée par l’édition, le livre, la fabrication du livre. Dans mon métier, je travaille d’ailleurs sur des logiciels d’édition, je réalise des maquettes…C’est un aspect de mon métier que j’aime bien. Quand je suis rentrée à la fac, je ne savais pas ce que je voulais faire, puis je me suis pris d’affection pour le droit social parce que je trouvais que c’était un droit concret, ancré dans la vie, au cœur du droit, de l’économie, de la vie collective, de la vie personnelle. Et dans mes fonctions d’élue, j’ai approfondi le droit de l’action sociale et médico-sociale, qui est d’ailleurs une branche du droit social. Je me suis de ce fait réorientée dans mon entreprise et je suis du coup à la fois dans la réflexion, la compréhension et dans le concret de par mes fonctions à la Mairie.
Qu’est-ce qui vous plait dans votre métier ?
J’aime bien les matières sur lesquelles je travaille, le droit social, et aujourd’hui, le droit de l’action sociale. Et après j’aime bien écrire, et puis je trouve que le travail sur le livre, sur l’édition, sur la maquette, sur comment on aborde le fond selon le public auquel on s’adresse, est passionnant. On vend aussi donc on essaie de répondre au mieux aux besoins du client. On est aussi dans un collectif de réflexion, je travaille avec le marketing, la fabrication…Je fais un peu de librairie aussi, je trouve des auteurs à qui je confie la rédaction d’ouvrages. C’est un aspect où je suis plus dans le travail de l’éditeur. Je travaille avec une diversité de profils, je dois aller chercher différentes compétences, c’est aussi ce qui fait la richesse de mon métier.
Quelles sont les compétences nécessaires ?
Il faut être capable de se concentrer, d’analyser, de comprendre, de se poser. Il faut être rigoureux, consciencieux. On n’est jamais dans l’immédiateté. Il y a d’autres métiers dans l’édition où il faut être beaucoup plus réactif. Ce métier est un peu différent du travail dans un service juridique, où on répond constamment à des sollicitations. Là, on est plus dans la réflexion. L’édition juridique fait appel à des compétences et des aspirations différentes. On est à la fois sur un produit et sur une matière. C’est un travail pas si facile car on a des contraintes de forme et en même temps on a un vocabulaire très technique. On doit rendre l’information juste et réutilisable. On se doit d’être très pointilleux, c’est ce qui va faire qu’on sera fiable et qu’on sera vendu.
Quelles sont les missions principales d’un éditeur ?
Il doit d’abord choisir un sujet, un angle, un plan. Ensuite il écrit pour capter son lecteur, et utilise des techniques d’écriture selon le support (article, long format, chapitre, ouvrage). Il doit choisir une maquette, une typographie. Il travaille sur le style d’écriture. La « titraille » est importante ainsi que la couverture. Enfin, il échange avec le secrétariat d’édition, relit et envoie le bon à tirer à un imprimeur.
Votre avis sur le marché de l’édition ?
Le marché de l’édition juridique est un marché à flux tendus où il faut constamment trouver des idées, innover. Dans le droit, il y a plein de choses sur internet qui sont accessibles. Il faut qu’on trouve des produits qui sont interactifs, concrets. Après quand on voit l’édition pour les livres d’enfants c’est un milieu très florissant, il y a beaucoup de créativité. Le marché de l’édition est en fait très large, il faut savoir finalement dans quelle spécialité on souhaite aller et bien analyser les compétences recherchées et besoins du marché.