Mathieu est belge et a fait tout son parcours académique en Belgique. Aujourd’hui, il travaille comme ingénieur informatique dans une ESN. Petit déjà, il montait et démontait des ordinateurs. Après le bac, il hésite entre un cursus scientifique et les sciences politiques et il choisit finalement les études en sciences politiques. Et puis après ses études, il se réoriente vers le secteur de la data qui fait sens pour lui après son parcours en sciences politiques. Il commence par une alternance comme responsable de projets informatiques chez Bouygues et puis intègre une ESN comme ingénieur informatique. Il témoigne sur son parcours, les perspectives dans le secteur du numérique, et apporte un regard éclairé sur l’intégration professionnelle des jeunes.
Pouvez-vous décrire votre métier d’ingénieur informatique ?
Il faut vraiment rattacher le métier à son entité. Les intitulés de poste peuvent être assez trompeurs. Un ingénieur informatique dans une ESN peut effectuer des missions très diverses en début de carrière. On travaille pour des clients très différents. Pour vous donner des exemples de missions, cela peut aller de la refonte complète d’un système d’information, l’intelligence artificielle à la mise en place d’une infrastructure en informatique. Et moi en ce moment, je fais de l’ingénierie de données pour le Ministère de l’intérieur belge. Je construis la base de données, je prends les données de l’ancien système pour les mettre dans le nouveau. A cela se greffe d’autres projets. Dans ma précédente expérience, j’étais plus dans une phase d’analyse et j’ai géré le projet de A à Z. Je devais bien comprendre notamment d’où venait la donnée.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
C’est comme un jeu même si cela reste du travail. Chaque situation est un problème que je dois résoudre. C’est un investissement intellectuel assez important. Ça fait plaisir quand ça marche. Et quand on s’émerge dans des données, dans une grosse structure comme le Ministère de l’intérieur, c’est très intéressant. J’accorde beaucoup d’importance à l’environnement pour lequel je travaille. Il faut qu’il y ait des enjeux importants.
Et quels sont les côtés négatifs ?
C’est un métier assez sédentaire. Après on peut organiser sa journée de travail de manière à pouvoir bouger. C’est aussi un métier exigeant. Quand on tombe sur une erreur que l’on n’arrive pas à résoudre, il faut être prêt à gérer sa frustration. Après cela fait toujours plaisir quand on arrive à surmonter l’erreur. Il faut aussi savoir poser les limites car vous ne serez pas forcément plus payer à trop vous investir. Et puis il y a le volet économique qui est important. Enfin, quand on est en ESN, on change de missions et de clients fréquemment et on a parfois le sentiment d’être un peu trop éloigné du client.. Mais en réalité, on travaille pour l’ESN, il ne faut pas l’oublier. Après c’est bien de démarrer sa carrière dans une ESN car on peut voir plusieurs types de missions.
Qu’est-ce qui vous a amené à ce métier ?
J’ai commencé par les sciences politiques et quand j’ai terminé mes études, j’étais un peu frustré parce qu’au final il y a une différence trop importante entre le monde professionnel et le monde académique. Je ne me voyais pas lobbyiste ou fonctionnaire et non plus chercheur. C’était aussi l’année du Covid qui rendait difficile l’intégration sur le marché du travail. J’ai réfléchi sur ce qui m’avait attiré dans les sciences politiques et c’était, de faire des analyses, de bien comprendre la réalité, de collecter des données et de créer du sens à partir de cela. J’ai voulu associer l’analyse de données avec l’aide à la décision en politique. Je suis rentré dans l’ESN pour me perfectionner sur la partie technique, après un M2 analyse de données en alternance à l’université Panthéon Sorbonne (en distanciel à l’époque).
Quels sont les compétences nécessaires pour faire votre métier d’ingénieur en informatique ?
Il faut être à la fois structuré et agile, deux qualités qui semblent contradictoires. Un projet en informatique, c’est beaucoup d’information à gérer. C’est très chronophage aussi. Être agile, aussi, parce qu’on ne peut pas tout anticiper. Nous devons savoir rebondir par rapport aux problématiques qu’on rencontre. Il faut savoir communiquer avec les collègues et quand on rencontre un problème, trouver de nouvelles perspectives. C’est aussi beaucoup d’apprentissage et il faut être très stratégique. On peut être facilement étouffé par une masse d’informations techniques. Vous devez pouvoir demander de l’aide à des personnes qui ont plus d’expérience. Dans l’entreprise où je travaille, ils ont un système de mentorat.
Quels sont vos projets d’avenir ?
Là je suis sur un poste très technique, très poussé dans la construction d’architecture de données. J’aimerais évoluer dans quelques années vers un poste de business analyst ou data scientist. J’essaie vraiment de me perfectionner sur la partie technique, bien connaitre l’ingénierie de données avant de travailler sur l’analyse de données.
Qu’est-ce que vous a apporté votre parcours ?
Pour vous donner un exemple, je co-anime un groupe de discussion sur ChatGPT. Je dirais que je pose des questions qui sont différentes des purs « geek ». Je pousse la réflexion assez loin en posant des questions sur qui est mon client, quels sont les enjeux. J’ai une pensée plus globale aussi. Je conçois l’analyse de données comme un outil au service d’un but. Cela apporte une mise en perspective. Mes études m’ont beaucoup apporté dans la collecte et l’analyse de l’information.
Qu’est ce que vous pourriez donner comme conseils à des étudiants qui veulent s’orienter dans le secteur de la data ?
Je dirais qu’il faut vraiment bien cerner les attentes du recruteur et de l’entreprise notamment en matière de technologies, bien comprendre aussi la dynamique des missions. Dans mon master, j’ai eu beaucoup d’étudiants frustrés de ne pas réaliser sur leur poste ce qu’il pensait faire. Donc il faut bien se renseigner sur le contexte d’exécution de la mission. Et puis aussi, il faut cultiver son réseau, être très présent sur Linkedin et s’intéresser à ce qui se passe dans son domaine. Et puis enfin bien se connaitre, savoir comment on fonctionne, connaitre son projet, savoir en parler et connaitre son marché. Moi par exemple, j’ai choisi en partie mon master à la Sorbonne car l’un des professeurs était le pionnier de la business intelligence. Je n’aurais jamais pensé que j’aurais pu avoir cette opportunité !
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