Il faut parfois se laisser guider par ses aspirations personnelles et ses intuitions pour trouver l’orientation qui fait sens pour soi. C’est ce qu’a fait Grégoire en choisissant de s’orienter vers la joaillerie. Il nous montre aussi qu’il faut s’investir et s’impliquer pleinement pour découvrir ses passions et réussir son parcours.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Grégoire Robillard et cela fait 20 ans que je travaille dans l’univers de la joaillerie, qui est un univers de cœur pour moi. J’y suis « tombé » un peu par hasard, et de fil en aiguille, j’ai construit mon parcours. J’ai eu la chance de découvrir des univers assez variés entre mes différentes expériences.
Quel est ton métier aujourd’hui ?
Je travaille chez Boucheron, je suis responsable du développement produit de la joaillerie et de la fine joaillerie. Concrètement, je suis en charge de développer toutes les nouveautés de la maison sur ces univers-là. On développe 150 nouvelles références par an. Et mon rôle ça va être, avec le brief du marketing, le dessin du studio création, de développer la pièce avec l’atelier ou les ateliers partenaires et de présenter un prototype qui correspond aux besoins du marketing et de la création dans un délai donné, en respectant bien évidemment le cahier des charges qualité mais aussi l’esthétique qui a été dessiné au départ. C’est un métier assez transversal, où on est en collaboration avec le marketing, le studio création et les ateliers. J’encadre aussi une équipe de 4 personnes qui sont dédiées au développement des produits en lien avec les ateliers. Je me déplace de manière quasiment hebdomadaire pour travailler avec les ateliers. Aujourd’hui, les conditions sanitaires ont beaucoup fait évoluer notre métier même si nous avons maintenu l’activité grâce à des outils digitaux mais c’est un vrai manque pour l’activité de ne plus avoir la possibilité de se déplacer.
Qu’est-ce qui te plait dans ton métier ?
C’est avant tout la proximité avec le produit, qui est aussi le cœur de mon expertise. Je travaille par exemple, actuellement, sur un bracelet où nous rencontrons des contraintes de montage. Ce qui est intéressant, c’est également de travailler avec des ateliers qui ont des compétences très variées et parfois complémentaires entre eux. C’est aussi très concret, ce sont des objets qu’on peut voir, qu’on peut toucher, sur lesquels on réfléchit et on avance. Et puis, quand on est chez un joaillier, être au cœur de la création et de la fabrication, c’est quand même, aussi quelque chose de clé. C’est le centre de ce qu’on offre à nos clients, de beaux bijoux, après bien entendu, il y a d’autres éléments qui rentrent en jeu comme la vente, la communication…Ce qui me plait aussi dans le monde de la joaillerie, c’est que c’est un secteur où l’on apprend et se perfectionne constamment.
Quelles sont les compétences nécessaires pour exercer ton métier ?
Mon parcours est je pense un vrai atout pour être légitime et performer dans mon métier. J’ai une connaissance du produit qui est forte, puisque j’ai démarré mon parcours professionnel en tant que joaillier. J’ai fabriqué, dessiné et vendu des bijoux pendant 5 ans au début de mon parcours. Donc, cette connaissance du produit est importante car quand on me présente un dessin, je sais le traduire en contraintes techniques et je sais en parler auprès de l’atelier. Il faut aussi avoir une bonne écoute, pour bien comprendre le besoin, et être capable de coordonner et représenter les différentes parties prenantes du développement du bijou. J’encadre également une équipe, donc il faut mettre en valeur les compétences de chacun, dans une organisation globale, et s’assurer que les résultats soient au rendez-vous. Il faut aussi faire preuve d’agilité, de souplesse, trouver la meilleure manière de collaborer et savoir se réinventer.
Quel est ton parcours professionnel ?
J’ai démarré par un BTS commercial après mon bac, et puis après cela, étant attiré par l’univers de la joaillerie, j’ai décidé de faire un CAP de joaillerie à l’Ecole de Bijouterie de Paris, qui s’appelle maintenant la Haute Ecole de Joaillerie, où j’ai vraiment appris à fabriquer des bijoux. C’est une 1ère approche qui m’a beaucoup plu et donné l’envie de continuer. A la suite de cela, j’ai commencé une formation à l’école de gemmologie de Paris (ING) et en parallèle, j’ai lancé ma marque et mon entreprise où je dessinais, je fabriquais, et je vendais mes propres bijoux.
Et ensuite, tu as poursuivi ta carrière chez Cartier ?
Oui effectivement, j’ai intégré Cartier, sur un poste en développement de produits. J’ai eu l’opportunité de beaucoup apprendre, de mener des projets avec des ambitions importantes, et de coordonner une équipe d’une quinzaine de personnes pour mener à bien des lancements de nouveautés. Puis, j’ai travaillé sur des projets internationaux pour faire monter les interventions de SAV en compétences et offrir un service de proximité aux clients. J’ai poursuivi en étant responsable du service client de la boutique Cartier rue de la Paris. J’avais principalement un rôle de management avec une équipe de 15 personnes dédiées au SAV.
Parle nous de ton MBA à l’ESSEC ?
J’ai eu cette opportunité quand j’étais chez Cartier, qui m’a permis de me reformer sur des sujets sur lesquels je n’étais pas très familier, la finance, du droit…et où j’ai pris conscience de l’importance pour moi de travailler sur un produit physique, et où il y a une recherche créative et esthétique qui est forte. Cela m’a aussi renforcé dans les choix que je voulais faire pour la suite. Puis j’ai intégré Boucheron, il y a bientôt 3 ans. Le périmètre de mon poste a un peu évolué car au départ, c’était un poste plutôt transversal coté technique et j’ai repris maintenant tout le développement joaillerie et fine joaillerie ce qui représente, la majeure partie du chiffre d’affaires de la maison Boucheron.
Comment es-tu rentré dans le monde de la joaillerie ?
Je n’avais pas d’amis ou de connaissances qui travaillaient dans ce milieu. Cela a été plus une démarche personnelle. Mes parents ont attiré ma curiosité sur les métiers d’artisans. Ils avaient senti que j’étais un peu bricoleur et que j’aimais justement faire quelque chose avec mes mains. Ils m’ont fait rencontrer, dès mon plus jeune âge, des artisans, des ébénistes, des graveurs sur bois…et c’est un peu resté au fond de moi. L’artisanat m’a toujours attiré et du coup le produit associé également. Je trouvais aussi que les produits étaient assez minutieux et puis qu’il y avait une recherche d’esthétique, d’un objet qui est porté, qui peut être à la mode, mais également un bijou qui dépasse le temps. Aujourd’hui, c’est un univers qui continue d’être important et qui se développe et c’est vrai que cette continuité, est assez attirante. Il est vrai qu’avec le recul, je prenais un risque en me lançant dans cette expérience, mais à 21 ans, le risque est assez faible ! Et si je n’avais pas pris ce risque, je n’aurais surement pas eu le même parcours. C’est l’investissement que j’ai donné au cours de cette formation, qui a allumé la flamme qui ne s’est pas éteinte jusqu’à maintenant.
Quelles seraient tes conseils pour des jeunes qui veulent s’orienter dans la joaillerie ?
Je pense d’abord qu’il faut se poser la question de ce qui vous attire dans la joaillerie : est-ce que c’est le dessin, la fabrication, la vente, la relation client, le mangement ? Il faut savoir que plus on travaille dans une petite structure, plus les missions peuvent être plus étendues, alors que si on rejoint une grande maison, comme Cartier, on a des fonctions beaucoup plus spécialisées, et les métiers sont beaucoup plus cloisonnés. C’est un univers où on peut avoir des typologies de métiers très variés. Après l’univers du luxe, a le vent en poupe auprès des candidats, et les personnes qui ont une expérience dans cet univers seront un peu privilégiées. L’expérience, elle s’acquiert par la formation, les stages, et ce le plus tôt possible dans le parcours. Après c’est un secteur qui ne connait pas la crise, qui est en pleine évolution, pour lequel y a toujours une recherche d’esthétique et c’est cela qui est passionnant. Cet article vous a intéressé, vous pensez qu’il peut être utile à une personne qui souhaite démarrer sa carrière dans le luxe et la joaillerie, partagez le sur les réseaux sociaux. Suivez nos actualités, sur facebook, instagram, twitter, linkedin et Youtube.
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