Elsa est hypnothérapeute et exerce depuis 2013 à Paris. Elle a découvert l’hypnose et la PNL alors qu’elle occupait un poste à responsabilités dans les Ressources Humaines. Nous l’avons interviewé pour parler du stress et des outils qui peuvent exister pour nous accompagner quand il devient trop envahissant et nuit à notre santé.
Elsa pouvez-vous nous parler d’abord de votre parcours ?
J’ai eu plein de vies professionnelles avant d’exercer mon métier d’aujourd’hui. Je me suis formée d’abord dans l’immobilier car je voulais très vite être indépendante puis je me suis rendue compte que le milieu ne me correspondait pas. J’ai ensuite fait plein de petits boulots, et je suis finalement partie en Polynésie Française où j’ai eu l’opportunité de remplacer une journaliste pigiste. Très vite j’ai eu envie d’une activité plus stable. J’ai alors postulé à une offre d’emploi de manager chez McDonald’s. J’ai été prise, et après 1 an dans la société il m’a été proposé de poursuivre l’aventure dans les ressources humaines et j’ai terminé responsable de service. C’est dans le cadre de mon poste en RH que je me suis mise à chercher des outils de communication, et que j’ai découvert l’hypnose et la PNL. En 2012 je décide de faire le grand saut de la reconversion et je rentre à Paris pour me former et m’installer à mon compte comme hypnothérapeute.
Comment vous définiriez le stress ?
Pas facile de donner une définition, car derrière le mot stress, nous mettons plein de choses. Le stress est devenu un mot du langage courant. Mais si on revient à la définition première, c’est une réaction physiologique de notre organisme à une agression ou à un choc. Aujourd’hui nous en avons une vision élargie, le stress définissant maintenant tout état de surtension. Il me semble important de comprendre que c’est d’abord une réaction très organique, très physiologique et naturelle ! Le stress permet de mobiliser nos ressources, de passer à l’action, il y a quelque chose d’utile. Le problème c’est quand ça dure dans le temps, quand l’agression, le choc, la tension extérieure, perdurent dans le temps, quand l’organisme n’arrive plus à répondre à cela, comme si nous n’avions plus les ressources pour faire face.
Quand est-ce que le stress devient mauvais ?
C’est donc quand les choses s’installent dans la durée, dans la répétition et que nous nous retrouvons finalement dans une phase d’épuisement. Nous ne sommes pas tous égaux face à cela. Il y a les situations (ce qu’on peut appeler la « réelle réalité ») et puis il y a l’interprétation que nous faisons de ces situations, et ça c’est très personnel. Cela va passer par nos sens, notre vécu personnel. On va donc se rendre compte que certaines situations vont générer du stress chez certaines personnes et pas du tout chez d’autres. Et ce n’est pas tant l’intensité des stimuli qui fait le très grand stress, c’est la manière dont individuellement nous percevons la situation. Attention, il n’y a rien de culpabilisant car il n’y a rien de volontaire dans cette réaction ! Donc le stress en soi n’est pas mauvais, sauf s’il nous emmène au-delà de nos capacités d’adaptation et sauf s’il se répète extrêmement souvent. A ce moment-là on peut parler de mauvais stress.
Comment arriver à le comprendre ce stress ?
Je ne sais pas si l’on peut arriver à comprendre son stress, ou même si c’est important de le comprendre. Comprendre ce serait aller vers le « Pourquoi ? ». On peut s’interroger, est-ce que quand je suis dans un état de stress, l’important c’est le pourquoi ? Je pense que ce qui est primordial, et là je le vois avec les personnes que j’accompagne, c’est de prendre conscience de son état de stress. Et pour beaucoup d’entre nous, ce n’est pas évident. L’important c’est d’être suffisamment en lien avec notre corps, notre physiologie, avec nos sensations, pour avoir conscience qu’il y a des tensions ; donc se remettre à l’écoute de son corps, à l’écoute de ce qui se passe en soi. Par contre, une fois le stress passé, on peut peut-être chercher à identifier les situations que nous vivons comme stressantes, les déclencheurs de stress, mettre en lumière ce qui a amené la réaction. Mais pour cela, il faut d’abord sentir la réaction.
Comment peut-on gérer son stress ?
Je n’aime pas trop le mot « gérer » quand on parle du stress mais je comprends bien la question. Je pense d’abord que tous les stress n’ont pas besoin d’être gérés. On l’a dit c’est naturel, le stress c’est ce qui va m’amener à bien me préparer. Cela peut être moteur. Donc ce type de stress n’a pas besoin d’être géré. En revanche, si c’est trop souvent, si c’est en toile de fond un peu tout le temps, là il y a une nécessité de chercher à agir sur cet état de tension. Pour moi, les 1ères solutions passent par la physiologie, et donc c’est d’abord de réapprendre à respirer. La Cohérence Cardiaque par exemple, est un outil de respiration qui est extrêmement simple et accessible à tout le monde. C’est une respiration qui est sur un rythme très particulier et qui va amener le corps à s’autoréguler. Ça peut être des choses beaucoup plus simples aussi, faire du sport, avoir une vie sociale, en fait tout ce qui nous amène du plaisir, tout ce qui va nous permettre de nous détendre. Et il y a également différentes approches thérapeutiques, sophrologie, relaxation, hypnose. Mais cela, ça va être vraiment en fonction de comment le stress est installé. Ce qui marche pour moi, ne marche pas pour d’autres, à l’exception de la cohérence cardiaque qui, de mon point de vue, quand elle est bien pratiquée fonctionne pour tout le monde.
En quoi l’hypnose peut aider des personnes très stressées et anxieuses ?
Quand on parle d’Hypnose, on parle à la fois d’une technique et d’un état particulier, un état modifié de conscience. C’est un état qui va naturellement nous ressourcer, nous faire du bien, nous détendre. Cela va permettre de s’échapper de la situation et déjà cela peut aider. C’est un état qui est complétement naturel.
L’Hypnose va permettre également de faire un travail thérapeutique plus spécifique en fonction du vécu singulier de la personne qui vient consulter. L’hypnose fait partie des approches de thérapie brève, le but n’étant pas de tout comprendre (notre histoire, nos blessures) ni de revenir sur notre vécu, ça c’est l’objet des thérapies plus traditionnelles, de la psychanalyse par exemple ; le but de l’Hypnose c’est de trouver comment aller mieux et de mettre en place des changements. Comprendre est important et fondamental pour certaines personnes, l’accompagnement en Hypnose peut donc se faire en parallèle d’une thérapie plus traditionnelle. Avec l’hypnose, on va très vite chercher à mettre en place des outils, des solutions, des ressources qui vont permettre de vivre différemment les choses et donc d’être moins stressé, de moins réagir par exemple sur certaines choses.
Quels peuvent être les résultats après une thérapie comme celle-là ?
C’est difficile à quantifier tout cela. J’ai tendance à dire que l’échec n’existe pas, qu’il n’y a que des résultats. On va d’abord définir un objectif avec la personne. Et le résultat de la séance ou des séances, va soit correspondre à l’atteinte de cet objectif, on parlera alors de réussite, soit va donner des résultats intermédiaires. Et cela nous donne alors de l’information sur quelque chose qui bloque ou un point que l’on doit travailler, ressource ou croyance à faire bouger par exemple. Donc les personnes repartent dans la majorité des cas, satisfaits de ce qu’ils sont venus chercher. On travaille beaucoup en amont de la séance pour que la personne soit attentive et capable de voir le changement. Et ce qui va être fondamental, comme dans tout accompagnement thérapeutique, c’est la relation d’aide entre le thérapeute et la personne. C’est la qualité de cette relation qui va amener une réussite possible.
Biblio
« Cohérence Cardiaque 365 » par Dr David O’Hare – Editions Thierry SOUCCAR
Site internet cohérence cardiaque. coherenceinfo.com.
L’application petit Bambou qui propose de la cohérence cardiaque
Livres « Auto Hypnose » aux éditions IFHE
MP3 d’Hypnose gratuits sur le site de l’IFHE. ifhe.net
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