Nous avons interviewé Alexis Lacour, Business Analyst et chargé de mission pour le groupe Keolis. Il partage avec nous sa vision du rôle de la fonction finance dans l’entreprise et donne des conseils aux futurs financiers dans la construction de leur parcours.
Quelle est ta fonction au sein du groupe Keolis ?
Je suis Business Analyst et chargé de mission au sein du groupe Keolis, groupe leader du transport et de la mobilité du quotidien. J’ai deux missions principales :
- je participe à la gouvernance du groupe. A ce titre, je prépare les instances de gouvernance du groupe, conseil de surveillance et comité d’engagement et apporte un éclairage aux administrateurs du groupe dans leurs orientations stratégiques.
- Je suis en charge du cycle de gestion du groupe : supervision des reportings mensuels et des clôtures trimestriels et annuels du groupe (prévision, budget et plan stratégique), réalisation des prévisions, budget et plan stratégique du groupe.
Au travers de ces deux missions, quel est ton rôle au sein du groupe ?
Je suis le facilitateur d’une filiale, le groupe Keolis, au sein de son actionnaire, SNCF Mobilités. Je fais respecter par ma filiale l’ensemble des règles de gouvernance et je leur assure le soutien de la maison mère pour les aider dans leur processus de gestion interne. Je suis le garant de la bonne intégration des chiffres du groupe Keolis au sein de son actionnaire.
Quelle est pour toi la spécificité de la fonction finance ?
La fonction finance a la particularité de se retrouver au carrefour des fonctions transverses de l’entreprise, la fonction RH, le marketing, le juridique et d’un autre côté les lignes métiers. Le financier a donc une vision d’ensemble de la stratégie de l’entreprise et peut devenir un véritable Business Partner sur lequel un dirigeant d’entreprise doit pouvoir s’appuyer pour mener à bien sa stratégie et pour développer son business. Le financier est le Business Partner au service du dirigeant mais aussi des activités du groupe. Il doit pouvoir comprendre et mettre en avant l’ensemble des problématiques de chacune des personnes, fonctions et métiers tout en restant en ligne avec le développement qui a été décidé par le plan stratégique.
Quel a été ton parcours dans la finance ?
Mon parcours a suivi un fil rouge qui est que je considère que le financier est le Business Partner d’un dirigeant mais aussi de lignes métiers. J’ai pu avoir cette vue d’ensemble des métiers et problématiques liées à l’entreprise en faisant mes études à l’université Paris-Dauphine et en commençant ma carrière dans le conseil en cabinet d’audit. Puis j’ai travaillé dans un service de « transactions services » pour aider des entreprises à lever des fonds pour leur croissance interne. Puis l’envie m’a pris de rentrer dans une entreprise pour participer à ses projets d’entreprise. J’ai occupé des postes tels que contrôleur financier, directeur financier notamment dans un groupe de e-commerce.
Qu’est-ce que tu aimes dans ce métier ?
Le poste que j’occupe aujourd’hui me permet de découvrir un nouveau métier, le transport et la mobilité et en même je travaille pour des dirigeants, des administrateurs qui attendent de moi une expertise pointue, une analyse synthétique et précise qui leur permette de prendre des décisions en connaissance de cause qui engageront d’une part des moyens financiers importants et donneront une orientation stratégique sur le devenir d’un groupe comme celui de Keolis. Le business partner propose des recommandations qui vont permettre d’orienter le développement d’une stratégie. On est au cœur de la stratégie des entreprises. Et c’est cela qui est passionnant dans ce métier.
Quelles sont les compétences essentielles que doit avoir le financier ?
La première compétence est une compétence technique que l’on va acquérir en école ou en université. On a besoin d’avoir des compétences sur l’ensemble des spécialités qui composent la finance, la comptabilité notamment. Pour cela je recommande une 1ère expérience en cabinet d’audit. Les entreprises recherchent sur des postes de contrôleur financier, des personnes qui ont deux à trois d’expérience en cabinet d’audit. La deuxième compétence recherchée, c’est l’anglais. Etant dans un groupe français, positionné à l’international, je traite entre un à deux appels d’offre par semaine hors de France. Il faut ensuite des compétences liées au savoir être : la première c’est l’aisance relationnelle. En tant que business partner, on va à la rencontre des activités et d’un autre côté nos clients sont nos dirigeants. Ensuite, la capacité d’analyse et esprit de synthèse sont nécessaires. Savoir travailler en autonomie également. Et la curiosité d’esprit, elle va vous emmener, à développer votre intuition.
En conclusion, la finance ce n’est pas que les chiffres ?
La finance, c’est loin d’être que des chiffres. Les chiffres ne sont qu’un outil qui permet de raconter une histoire. Il faut savoir les manipuler, jouer avec, leur faire dire ce qu’ils doivent dire, pas forcément ce que les activités veulent leur faire dire. A moi le business partner de retraduire ce que je pense être le véritable sens des chiffres.
Tes recommandations aux étudiants ?
J’encourage les étudiants qui se posent des questions sur leur avenir, de commencer par des cursus larges et polyvalents comme peut le proposer Dauphine où j’ai été ou d’autres écoles de commerce, et qui permettent d’acquérir des connaissances sur l’ensemble des domaines d’activités qui font qu’une entreprise fonctionne : la finance, avoir des notions de finance quand on fait du marketing, c’est important ; avoir des notions de marketing quand on fait de la finance c’est pouvoir comprendre l’allocation des moyens ; avoir des notions de RH quand on fait de la finance, c’est comprendre l’organisation de l’entreprise. Cette vue d’ensemble, permet de se faire un 1er avis sur les différents métiers et ensuite de construire sa propre trajectoire et d’exercer son métier en coordination avec les autres fonctions d’entreprise. Je recommande aux étudiants de faire une année de césure. Pour moi cela a été le début de ma carrière professionnelle, puisque je suis rentrer chez Arthur Andersen qui m’a embauché à la fin de mon stage sous condition de l’obtention de mon DESS à l’époque.
Enfin, ne vous faites pas d’idées préconçues sur des métiers ou des parcours. Vous ferez de vos métiers ce que vous avez envie d’en faire. Vous ferez de vos métiers ce qu’ils doivent être en fonction d’un contexte et d’un environnement. Le poste de directeur financier évolue très vite, les missions changent donc affûtez vos parcours pour préparer cette évolution. Et puis faites des expériences et des tests sur des métiers qui vous intéressent. Certaines de mes expériences ont été des échecs mais elles m’on permis de rebondir là où je voulais aller.
Le mot de la fin ?
Sortez de votre zone confort, osez pour pouvoir être maître de votre carrière, acteur de votre avenir et construire le parcours que vous souhaitez !
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