Perrine est aujourd’hui artiste. Elle donne sa voix à des fictions, des documentaires, des vidéos web, elle joue dans la comédie musicale improvisée New, en français et en anglais, elle a joué avec Alex Lutz à Bobino et au théatre du Châtelet, elle a fait la cérémonie d’ouverture à Cannes en 2017 et la cérémonie des molières en 2016. Elle peut être fière aujourd’hui de vivre de son métier. Mais ce qui est intéressant, c’est le parcours qui l’a amené à faire un métier de passion et où elle peut exprimer pleinement son talent.
Perrine, le métier d’artiste, tu y pensais quand tu étais petite?
Non pas du tout. J’avais exclu ce métier de mes choix d’orientation car j’avais vu mes parents en très grande difficulté dans leur atelier d’artistes. Ils avaient connu le succès puis l’échec. Pour mille raisons et pour la famille entière, la leçon qu’on pouvait en tirer, c’était : « on ne peut pas vivre de son art ».
Quel a été du coup ton parcours après le lycée?
J’ai fait des études de communication et de traduction à l’ISIT, dans l’objectif d’être interprète pendant 5 ans et j’ai étudié une année en sciences politiques en Allemagne. Puis j’ai travaillé dans la communication au sein d’un grand groupe international en parallèle de ma dernière année d’études.
Et là jeune diplômée, tu te poses des questions sur le type de job que tu aimerais faire?
Je rentre sur le marché du travail pile au moment de la crise. Donc pas facile de trouver sa place pour nous tous, jeunes diplômés, surtout dans la communication ou la traduction. Je n’étais pas vraiment prête à repartir dans un grand groupe. J’avais besoin de réfléchir et de me laisser le temps de trouver un secteur dans lequel je souhaitais réellement travailler. J’ai donc choisi de me mettre en autoentrepreneur tout en postulant aux offres. J’ai élargi mes missions à l’interprétation de liaison, à la rédaction web, etc.
Tu te rends compte que ce n’est pas si simple d’être indépendante…
Je n’étais pas du tout préparée, par formée à l’entrepreneuriat, pas de mise de fond, pas de temps pour prospecter…Au bout de quelques mois, les clients qui m’occupent tout mon temps ne suffisent pas et c’est la galère financière. A une période, je décide de sous-louer mon appart tout en retournant vivre et bosser chez mon père et ma belle mère. Je finis pas trouver un CDD dans la communication digitale à l’agence Dagobert, qui était un de mes clients.
Et finalement tu y es très heureuse
Oui je m’éclate ! Les missions sont diversifiées. J’ai d’excellentes relations avec mes collègues et mes clients. J’ai des responsabilités. Je travaille énormément, parfois trop d’un point de vue horaire, mais je respire de nouveau professionnellement et socialement.
Et puis tu fais des rencontres étonnantes dans le monde artistique.
Oui, en parallèle de mon arrivée dans le monde du travail, je n’avais jamais arrêté ma pratique artistique : je chantais, j’écrivais une pièce de théâtre, je tournais même dans des courts métrages. Toute cette vie artistique et ces rencontres m’étaient devenues indispensables avec toutes les péripéties professionnelles que je connaissais. J’ai rencontré des artistes dont l’homme de ma vie, qui m’ont donné une place nouvelle dans ce milieu artistique. Et grâce à ces rencontres ainsi qu’à de longues discussions avec mes amis proches, je m’autorisais pour la première fois à considérer sérieusement de vivre de mon art.
C’est le début d’une carrière artistique…
Oui mais avec des paliers progressifs : pendant 1 an, ma vie artistique professionnelle augmente en parallèle de ma vie professionnelle en agence. Puis j’obtiens enfin une rupture conventionnelle qui me permet de me consacrer entièrement à ma vie d’artiste tout en ayant une sécurité. C’est le vrai point de départ, tout est à faire mais j’ai un réseau et j’ai compris des choses de mon ancienne vie de freelance : toujours être sur 8 pattes. Chant, voix off, théâtre, cours d’impro, etc.
C’est formidable, Bravo! Et finalement qu’est ce qui t’a permis d’en arriver là où tu en es aujourd’hui.
A la question souvent posée « et tu en vis? », je peux répondre: oui! Je vis de mon travail de comédienne et de chanteuse et j’en vis sans conteste depuis septembre 2014, soit 1 an après m’être lancée à plein temps, grâce à mes efforts investis dans un choix clair, grâce à mon réseau qui s’agrandit de jour en jour et grâce aux enseignements que je tire de mon passé.
C’est intéressant de voir que tu as construit ton projet étapes par étapes en saisissant les opportunités, en te faisant confiance et en prenant des risques parfois même si tu savais où tu allais. Tu as du faire preuve de persévérance et d’endurance aussi car les choses ne se font pas sans rien.
Que recommanderais tu à des jeunes qui comme toi ont une passion, un rêve, un projet mais n’ose le concrétiser par peur ou à cause des préjugés?
Échangez avec le plus possible de personnes pour déconstruire vos préjugés sur le monde du travail, pour modérer votre ressenti, avoir des retours sur ce que vous faites et pourriez faire. Et en parallèle de ces échanges, forgez sans attendre votre expérience même sous forme de bénévolat afin de peaufiner les contours de votre projet professionnel et d’apprendre sur vous-même.
Si vous aussi, vous avez réussi à mettre en oeuvre un projet professionnel qui vous tenait à cœur, parfois dans l’adversité, partagez nous votre expérience.
Vous vous posez des questions sur votre avenir professionnel ou sur le choix de vos études, vous cherchez un 1er job ou vous souhaitez changer de travail, prenez rdv avec nous, c’est gratuit et sans engagement, et nous vous donnerons des conseils personnalisés.
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