En quelques années, l’entrepreneuriat est devenu un sujet majeur pour l’enseignement supérieur.
Aujourd’hui, 3500 étudiants disposent du statut d’étudiant entrepreneur, plus de 8000 au total depuis 2014, qui ont immatriculé 800 entreprises.
Pour en savoir plus sur ce statut et cette démarche, nous avons interviewé Alexandre, étudiant entrepreneur en deuxième année à l’EDHEC Business School.
Parle-moi de ton parcours et de ce que tu fais aujourd’hui ?
Je suis étudiant en école de commerce à l’EDHEC Business School depuis septembre. J’ai la chance de faire partie d’une association étudiante, CulturVin, et du BDE SENSE. Avant cela, j’ai passé mon Bac ES au lycée Pierre Corneille de La Celle Saint-Cloud.
Je n’ai jamais été un élève passionné par l’école, mais j’ai toujours su ce que je souhaitais faire, du commerce, de la finance mais surtout entreprendre.
Dès mon plus jeune âge, mes parents m’ont surpris à vendre des coquillages sur la plage. Cette expérience fut probablement la première.
À l’âge de mes 13 ans, j’ai développé des pages autour du football sur Facebook avec un ami. Nous avions une audience de 50 000 personnes, ce qui nous a permis de les monétiser. Nous avons par ailleurs eu l’opportunité d’écrire des articles pour des sites de football comme 90Min.
J’ai par la suite monté un petit business d’achat/revente de maillots de football. Je me fournissais en Asie, puis les revendais en France. C’est grâce à cela que je me suis payé mes premières vacances à l’âge de 17 ans.
Peu de temps après, grâce à mon père, j’ai pu toucher au monde de l’immobilier, et vendre mes premiers appartements au même âge.
Ma première réelle opportunité d’entreprendre à mes yeux fut la création de BorrowLend, un projet que je développe toujours à l’heure actuelle.
Comment t’organises-tu ?
Pour ne rien vous cacher, c’est une question que l’on me pose très souvent !
Beaucoup d’activités animent ma vie étudiante. Étant aux pôles partenariats de mon association et de mon BDE, je me dois de trouver des entreprises pouvant nous financer, ou du moins nous faire avancer.
J’essaie vraiment de diviser mes semaines afin de pouvoir répondre à toutes mes obligations, sans oublier mes études !
Depuis cette année, je me lève plus tôt afin de faire du sport avant de commencer ma journée. Cela me permet de faire le plein d’énergie.
J’essaie par ailleurs de travailler sur mes priorités le matin, c’est à cette période de la journée que le corps humain est le plus productif.
Il m’arrive aussi de travailler jusqu’à tard sur le campus de l’EDHEC le week-end, c’est un endroit qui me motive, et personne ne vient jamais me déranger.
Pour le moment, j’arrive à jongler avec toutes mes activités, sans décevoir personne.
Comment obtenir le statut d’étudiant-entrepreneur ?
L’État Français soutient de plus en plus l’entrepreneuriat, surtout chez les jeunes.
Je n’ai pas encore le statut d’étudiant-entrepreneur, mais je sais qu’il est assez facile de l’obtenir.
Quelques conditions doivent tout de même être respectées, comme avoir moins de 28 ans, ainsi que le diplôme du Baccalauréat, au minimum.
Il est par ailleurs possible de demander ce statut à la fin de ses études.
Je pense en faire la demande en début d’année prochaine.
Quels sont les atouts de ce statut ?
Être étudiant-entrepreneur permet un accompagnement par un référent, l’accès à un réseau, à des accélérateurs de startups, et à des moyens de financement.
Il permet aussi de travailler librement dans des espaces de co-working mis à disposition par le réseau PEPITE, un pôle d’excellence étudiant pour entreprendre en France.
Comment les étudiants entrepreneurs peuvent-ils financer leur projet ?
Il existe aujourd’hui beaucoup de moyens de financer un projet.
Tout d’abord grâce aux réseaux mis à disposition par le statut d’étudiant-entrepreneur.
Il est aussi possible de lancer une campagne de crowdfunding, mais cela ne s’applique pas à tous les projets.
Concernant les plus innovants, vous pouvez facilement faire appel à la BPI (Banque Publique d’Investissement) qui vous fournira un accompagnement dans votre projet. Les SATT (Société d’Accélération du Transfert de Technologies) sont assez complémentaires à la BPI. Il existe beaucoup d’autres moyens de financements publics, auprès des classes régionales ou départementales par exemple.
Beaucoup d’incubateurs peuvent aussi vous permettre de développer un réseau, notamment auprès de fonds d’investissements ou de Business Angels. Ces derniers participent régulièrement à des levées de fonds pour des start-ups innovantes dans différents domaines.
Quelles sont les difficultés que tu as pu rencontrer ? Comment tu les as surmontées ?
Il est normal de rencontrer des difficultés. Un entrepreneur passera par toutes les émotions possibles avant l’aboutissement d’un projet.
Entreprendre lorsque vous êtes jeune n’est pas facile. Le peu d’expérience freine beaucoup les investisseurs.
Pour un étudiant, la principale difficulté est de ne pas être à 100% dans son projet, sous peine d’abandonner ses études.
Dans mon cas, mes premières difficultés concrètes sont arrivées dès la phase d’amorçage du projet. Trouver une équipe complémentaire capable de s’impliquer autant que moi dans BorrowLend fut loin d’être facile. J’ai dû rencontrer beaucoup de monde avant de trouver les bonnes personnes. C’est par ailleurs à ce moment-là que j’ai dû surmonter mon premier échec.
De quelles aides les étudiants entrepreneurs comme toi peuvent-ils bénéficier ? Existe-t-il des aides de l’École ou de l’État spécifiques ?
Dans certaines écoles, des fonds d’investissement dédiés aux projets locaux commencent à apparaître.
En France, les jeunes entrepreneurs peuvent bénéficier de beaucoup d’aides de la part de l’État. Il est important de regarder celles auxquelles vous êtes éligibles lorsque vous créez votre entreprise. De nombreuses caisses existent, de votre municipalité à la BPI.
Toutefois, je conseille de déposer les statuts et de lever des fonds le plus tard possible, quand cela deviendra réellement nécessaire.
Quels statuts juridiques choisir en tant que jeune étudiant entrepreneur ?
Il n’y a pas de statuts juridiques particuliers aux étudiants-entrepreneurs. Cela dépend vraiment du projet.
Je conseille par exemple à un étudiant souhaitant donner des cours particuliers le statut de micro-entrepreneur, très peu contraignant.
Un étudiant souhaitant vendre des produits dans le commerce peut prétendre à créer une SARL.
Dans mon cas, je préconise la SAS, la forme juridique la plus adaptée aux start-ups. Elle est assez souple pour ces structures qui grandissent très vite.
Peux-tu nous en dire plus sur BorrowLend ?
BorrowLend est une plateforme de micro-crédits entre particuliers entre 20€ et 1000€. Nous souhaitons simplifier au maximum les démarches d’accès au crédit pour les emprunteurs afin de leur permettre d’emprunter instantanément.
Pour les prêteurs, nous souhaitons générer des rendements plus intéressants que les principaux placements bancaires, et plus accessibles que les placements boursiers ou immobiliers.
Le projet est actuellement incubé dans l’accélérateur de l’EDHEC.
Rendez-vous sur www.borrowlend.fr pour en savoir plus !
Quels conseils donnerais-tu à d’autres étudiants qui souhaitent devenir entrepreneurs ?
Le conseil le plus important que je puisse donner c’est de croire en son projet. Car si vous n’y croyez pas, personne n’y croira à votre place.
Profitez de votre jeunesse et de votre dépendance financière pour entreprendre, c’est le meilleur moment. Un échec n’aura très peu d’impact, mais vous permettra de beaucoup apprendre.
Inspirez-vous des plus grands, de ceux qui ont réussi, ils ont beaucoup à nous apprendre.
Enfin, parlez au maximum de votre projet et faites-vous aider. Il est beaucoup plus difficile de concrétiser quoi que ce soit seul. D’un point de vue personnel, j’ai beaucoup été aidé par deux personnes, Sébastien Oum, CEO des sociétés Yseulis et Ambriva, et par Hugo Sallé de Chou, CEO de Pumpkin, que je remercie sincèrement.
N’hésitez-pas à me contacter sur LinkedIn ou sur Facebook si vous avez besoin d’aide ou de conseils, je me ferai un plaisir de vous répondre !
Vous pouvez aussi m’écrire sur mon mail : alexandre.valenscak.bba@edhec.com
Les junior-entreprises sont aujourd’hui près de 200 en France et ont réalisé plus de 9,1 millions d’euros de chiffre d’affaire en 2018. Plus de 3000 entreprises leur font aujourd’hui confiance.
Pour aller plus sur loin sur le sujet de l’entrepreneuriat :
Des entrepreneurs de choc qui bouleversent le marché de l’agroalimentaire
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