Nathalie est une jeune entrepreneuse parisienne d’origine canadienne. Elle a beaucoup voyagé dans sa carrière pour réaliser divers métiers au sein de la création et de la mode. Elle est passionnée par son travail qui occupe bien ses journées et vient tout juste de lancer un projet de maroquinerie éco-responsable grâce à sa société.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je me présente, Nathalie Dionne, je suis originaire du Canada et je vis à Paris depuis 2002. Cela fait plusieurs années que je travaille dans la mode et aujourd’hui je suis Directrice de Création et Entrepreneuse.
Quel est ton parcours ?
J’ai fait des études de Haute Couture au Canada. J’ai démarré dans le haut de gamme, d’ailleurs j’avais lancé ma propre marque de couture là-bas lorsque j’avais 22 ans. Je réalisais des robes de mariée et des tenues pour les séries et films de la Paramount qui étaient tournées à Vancouver. Au bout de trois ans, je suis partie travailler à Los Angeles où j’ai travaillé comme styliste pendant 2 ans.
Je suis arrivée à Paris en 2002 et j’ai travaillé pour plusieurs enseignes de prêt-à-porter dont Lulu Castagnette où j’étais responsable de style. Cette première expérience parisienne m’a permis de travailler sur le développement de licences enfants, la lunette, la maroquinerie, la bagagerie et la ligne femme. De 2007 à 2011, j’ai été recrutée par un chasseur de tête pour le poste de coordinatrice du style pour Jennyfer. La société avait été rachetée par le Groupe Celio et avait besoin de rafraîchir son positionnement de marque. Cela a été une de mes plus belles expériences d’apprentissage. Je voyageais beaucoup entre Milan, Florence, Barcelone, Londres, Tokyo, Hong Kong, Delhi pour le shopping mais aussi pour le développement de collections avec mes équipes!
Quels ont été tes projets les plus marquants ?
J’ai fait aussi du stylisme en free-lance dans les maisons de luxe, j’ai notamment eu un très beau projet pour Givenchy à l’époque de Riccardo Tisci. En 2013, j’ai été recrutée comme directrice du style à Shanghaï pour l’enseigne C&A. J’habitais le très chic quartier de Xintiandi. Shanghai est une ville très dynamique et moderne. Entre galeries d’art, restos branchés et shopping, on ne s’ennuie pas. D’ailleurs, cette expérience a bien changé ma perception de la Chine.
Et puis de retour de la Chine, j’ai eu envie de faire un break après 10 ans de carrière, et de me poser quelques questions. Je suis partie vivre à Rio de Janeiro au Brésil, ma période « Carioca » en pleine Coupe du Monde de football. Le Brésil est très riche en inspiration pour la mode, tout est si coloré et féminin ! J’y ai découvert de très belles marques. J’étais Consultante là-bas mais j’avais aussi monté un blog mode « riojadore » et son Instagram. Je travaillais comme consultante spécialiste du textile pour des private equity et des sociétés américaines, pour l’UNESCO dans le sourcing éthique et puis avec Eastman sur le lancement de la fibre éco-responsable « Naïa ». Je me suis recentrée sur l’éco-responsabilité et le développement durable à partir de ce moment.
As-tu des projets pour l’avenir ?
Lorsque je suis revenue à Paris il y a deux ans, je me suis mise en free-lance, j’ai fait une mission de direction style pour Maison 123, groupe Etam. Et cette année, juste un peu avant la crise du Covid, j’ai créé ma société «Brand Creatives Paris ». La société a pour objet le consulting auprès de marques de mode sur le développement éco-responsable. On accompagne les marques sur la direction artistique, la création de modèles Prêt-à-Porter et accessoires éco-responsables, le positionnement des marques, le sourcing… La 3D est aussi très importante afin de réduire l’empreinte carbone. J’ai une petite équipe de stylistes en free-lance à qui je délègue des projets.
La société avait aussi pour objectif de lancer une marque de maroquinerie et d’accessoires éco-responsables et innovants. Le confinement a permis de me libérer du temps pour réfléchir au concept de marque…le nom ? Thalie !
Nous avons pu déployer le projet et avons d’ailleurs reçu le soutien de Paris Initiative Entreprise et de PIA FAB, pôle innovation de la BPI. Notre première collection sera en vente sur le e-shop www.thalieparis.com à l’automne, vous pouvez déjà nous suivre sur @thalieofficial sur Instagram!
Nous avons également été sélectionnés pour faire partie du Salon créateurs Tranoï, au sein de « L’Appartement Parisien », une sélection de créatrices parisiennes et engagées. Nous présenterons une gamme de sacs de haute maroquinerie fabriqués à partir de matériaux recyclés, de cuir de cactus notamment. Le salon se tiendra pendant la prochaine Paris Fashion Week du 2 au 5 octobre au Palais Brongniart, l’ancienne Bourse de Paris.
D’où te vient cette passion pour la mode ?
J’ai toujours eu une passion pour la création, les tissus somptueux, fascinée depuis l’enfance aussi par les drapés grecs. Ma mère aimait aussi beaucoup la mode. À 14 ans, j’ai eu une vision très claire : j’ai su que j’allais travailler dans la mode. Au retour d’un voyage au Maroc à 19 ans, je me suis inscrite dans une école de stylisme au Québec. C’est à partir de là que j’ai orienté mon parcours vers une carrière dans la mode. J’ai par la suite fait une formation en business management à Vancouver et puis à l’IFM à Paris.
Aurais-tu des conseils à donner aux jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Être entrepreneur demande beaucoup de passion et d’audace, d’investissement de temps et d’argent. Il y a beaucoup de concurrence dans la mode, alors il faut trouver son point de vue, une niche dans le marché. Il faut prendre le temps de faire ses tests marketing, s’entourer, réfléchir et bien planifier le financement du projet.
Et à ceux qui veulent travailler dans la mode ?
Il faut suivre ses rêves, choisir une bonne école et oser se lancer. C’est un métier passionnant !
Si vous connaissez, des personnes qui comme Nathalie, souhaitent suivre une carrière dans la mode, n’hésitez pas à partager son interview sur les réseaux sociaux.
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