Etre ostéopathe, c’est aimer les autres et avoir envie de leur faire du bien. C’est ce qui fait que Thibault aime tant ce métier. Il nous évoque ici son parcours, son goût pour son métier et donne ses conseils à ceux qui voudraient se lancer dans cette voie.
Quel est ton métier et en quoi consiste-t-il ?
Je suis ostéopathe. L’ostéopathe est un peu le mécanicien du corps humain. Le corps a toutes les clés pour se guérir mais a parfois besoin d’un petit coup de pouce pour faire face aux déséquilibres du quotidien. L’ostéopathie s’adresse à toutes les populations, tous les âges de la vie, les sédentaires comme les sportifs. L’ostéopathe n’agit pas seulement sur les douleurs musculaires mais peut agir sur les maux de dos, de tête, les troubles du sommeil, les troubles digestifs, le stress… Il n’intervient pas qu’en curatif, une grande partie de son travail est préventive. Le corps est comme un vase. Au quotidien, les petits déséquilibres remplissent le vase jusqu’à ce que celui-ci soit rempli et un jour, un mouvement anodin, une goutte d’eau, fait déborder le vase et le corps se bloque en envoyant un signal de douleur. L’intérêt de venir en préventif est de vider le vase avant qu’il ne déborde.
Quelle est la différence entre un kinésithérapeute et un ostéopathe ?
Le kinésithérapeute a un métier plutôt dans la rééducation et la réadaptation. Il est donc plus dans le traitement du symptôme. L’ostéopathe est plutôt dans la recherche de la cause du symptôme ou de la douleur. Ce sont deux métiers qui ont l’air semblables parce qu’on utilise les mains mais ils sont différents et complémentaires. Pour plus d’informations sur les spécificités du métier de kinésithérapeute, jetez un œil à notre article Mon métier de kinésithérapeute.
Peux-tu nous décrire une journée type ?
La journée type ressemble à celle du médecin généraliste. Je reçois mes patients les uns après les autres. Je réponds au téléphone, je fais des encaissements. Il peut y avoir un travail de recherche lorsqu’il s’agit d’une pathologie qu’on ne croise pas souvent, sur laquelle il faut se mettre à jour. Il faut également tenir un dossier patient, c’est-à-dire réécrire son historique médical et le traitement apporté.
Qu’est-ce qui te plait dans ton métier ?
Au départ, je voulais faire du bien aux gens. C’est en effet un métier axé sur le bien-être. J’aime également le fait qu’on n’a besoin de rien de plus que nos deux mains. Nous sommes un peu des Sherlock Holmes : quand on reçoit un patient, il faut trouver la raison pour laquelle il a des douleurs, à travers le ressenti manuel. Chaque patient est une nouvelle enquête qui commence. Il y un nœud quelque part, il faut tirer la ficelle jusqu’à en trouver l’origine. J’aime aussi l’aspect relationnel de mon métier. La consultation dure entre 30 min et 1h, on prend donc le temps d’instaurer un vrai lien de confiance. On peut approfondir la relation et donc améliorer la prise en charge.
Quel est ton parcours ?
J’ai obtenu un bac S et ai fait deux fois la première année de médecine. Je voulais déjà être ostéopathe, ma famille me disait qu’il fallait que j’obtienne un diplôme médical d’où mon orientation en médecine mais le mode d’apprentissage ne m’a pas convenu. J’ai alors fait le deuil de l’ostéopathie et me suis orienté en chimie mais au bout de la deuxième année j’ai réalisé que ce n’était pas ce que j’avais envie de faire et ai eu envie de revenir à l’ostéopathie. J’ai quand même fait mes trois années de licence de chimie ce qui m’a permis de partir en Erasmus à Cardiff. Ma licence de chimie en poche, je suis comme prévu, revenu à l’ostéopathie. J’ai intégré L’Institut Toulousain d’Ostéopathie pour 5 ans. Je suis diplômé depuis maintenant 3 ans.
Quelles sont les qualités et compétences requises pour être ostéopathe ?
Il n’y a selon moi pas de compétences requises. On reçoit une formation très complète qui nous apporte les compétences nécessaires. Ce n’est d’ailleurs pas obligatoire d’avoir fait maths et physique-chimie en terminale, même si ça aide. Les connaissances scientifiques sont apportées au cours du cursus. Il y a cependant des qualités sinon nécessaires au moins importantes. D’abord la persévérance, pour les 5 années d’études denses dans lesquelles on s’embarque. Il y a beaucoup de choses à apprendre : beaucoup d’anatomie, de physiologie, de biomécanique et de pratique mais aussi de la psychologie, de la nutrition, de la radiologie… La curiosité ensuite : c’est un domaine très vaste, on n’aura jamais assez de toute la vie pour tout savoir. Il faut être à l’écoute. De soi d’abord : si on sait comment on se sent on sera plus à même d’apporter au patient ce dont il a besoin. Mais également de l’autre : le patient vient nous voir pour qu’on réponde à ses besoins, qu’on lui apporte la prise en charge la plus adaptée possible. Il faut enfin avoir de l’amour pour l’autre, de la bienveillance et la volonté de faire du bien.
Comment se passe l’insertion professionnelle à la sortie de l’école ?
Cela dépend de l’endroit où l’on veut s’installer. Il y a énormément d’ostéopathes dans les grandes villes et sur les côtes. Il faut donc réaliser une bonne étude de marché. Avoir un réseau peut être précieux. A l’école, des intervenants nous aident pendant la dernière année. On a des cours de comptabilité, de communication, d’étude de marché… On est armé pour s’installer convenablement, l’école ayant tout intérêt à ce que ses jeunes diplômés soient vite insérés sur le marché de l’emploi.
Comment vois-tu évoluer ta carrière ?
Aujourd’hui je suis en collaboration, je partage un cabinet avec une ostéopathe installée depuis une dizaine d’années et je lui verse une rétrocession sur le travail que je réalise. A terme, l’objectif est d’avoir mon propre cabinet. Je n’envisage pas forcément de faire de l’ostéopathie à temps complet, j’aimerais diversifier mon activité autour du bien-être, de la nutrition et de la culture de la terre.
Un conseil pour des jeunes qui voudraient devenir ostéopathes ?
Je conseillerais de bien se renseigner avant de se lancer, pas seulement auprès des écoles mais aussi auprès d’ostéopathes installés. Aujourd’hui, on a beaucoup plus d’ostéopathes diplômés chaque année que d’ostéopathes qui partent à la retraite. Il faut être attentif à ça pour être sûr de pouvoir en vivre au moment où on obtient le diplôme. Les études sont onéreuses et donc je recommande de travailler pendant les études. Cela permet de ne pas commencer une carrière avec un emprunt sur le dos (alors que se faire une patientèle prend environ 2 ans). Mon emploi du temps m’a permis d’avoir un petit travail à côté mais ce n’est pas toujours possible (les jobs le soir peuvent permettre de concilier les deux). On revient donc sur la persévérance dont je parlais dans les qualités à avoir : il faut garder en tête que 5 ans c’est très court dans une vie, surtout quand cela permet de faire le métier qui nous donne envie de nous lever le matin pendant les 40 prochaines années. C’est une récompense qui vaut largement les efforts consentis. Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager et à nous suivre sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, YouTube, Twitter.
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